Origine : Danemark
Enceinte compacte 2 voies / 2 haut-parleurs
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 87 dB / W – 2,83V / m
Impédance nominale : 8 ohms
Réponse en fréquences : 45 Hz à 50 kHz
Fréquence de coupure : 3000 Hz
Chez Audiophilefr.com, la marque Danoise RAIDHO fait partie des produits analysés dans ces pages avec le plus grand égard. Pourquoi ? parce que les enceintes du constructeur Danois ne sont pas comme les autres. Quelle que soit la gamme et les modèles, ces « interfaces acoustiques » avec l’auditeur véhiculent des impressions qu’assez peu de concurrentes sont en capacité de reproduire.
Après avoir analysé les modèles X1 et X2, cette fois, nous entrons dans la division supérieure avec le premier modèle de la série TD. La TD1.2 constitue, en quelque sorte, une sorte de point de référence dans le domaine de l’acoustique. Bien que son volume soit supérieur à celui de la X1 / X1t, cette enceinte peut être considérée comme un modèle dit « compact » encore appelé souvent à tort « bibliothèque ».
TD1.2 est une enceinte acoustique de type 2 voies / 2 haut-parleurs à charge bass-reflex. Son évent, savamment élaboré, est placé à l’arrière du coffret. En effet, pour se soustraire à toute forme d’effets indésirables, la TD1.2 adopte un design à parois non parallèles. L’architecture obéit à des critères et des exigences purement acoustiques. Les panneaux latéraux incurvés et fuyants ainsi que les contreventements internes ont été pensés de manière à laisser les ondes « évoluer » à leur guise dans l’espace et réduire à néant les ondes dites stationnaires.
L’ébénisterie est en faîte à partir de MDF pur d’une épaisseur variable : 23 millimètres pour la face avant et 20 millimètres pour les flancs. La rigidité optimale est assurée.
La face avant se décompose en deux sections. La partie recevant le haut-parleurs de grave / médium adopte une inclinaison de quelques degrés afin d’optimiser la mise en phase entre le médium et le tweeter, et obtenir un très bon contrôle de la directivité et une profondeur de champ acoustique.
Chaque haut-parleur est monté sur une embase dédiée en aluminium massif d’une épaisseur comprise entre 15 et 20 millimètres d’épaisseur, recouverte d’un élégant noir satiné, et usinée avec la précision digne d’une pièce d’orfèvrerie. Cette disposition permet d’obtenir une façade lourde, exempte de vibrations.
Le premier signe distinctif qui fait la différence est son tweeter à ruban entièrement développé et monté en interne. Pour être plus précis, il s’agit d’un tweeter magnétique planaire en raison des pistes dans la feuille. Sa particularité est sa membrane une épaisseur de 11 microns. Cela signifie qu’elle est 50 fois moins massive qu’un tweeter à dôme conventionnel. De plus, l’absence de bobine mobile aboutit à un poids de la feuille extrêmement faible de 20 milligrammes. Ce concept propre à RAIDHO a comme conséquence directe une absence quasi totale de résonance, de distorsion, et un point de rupture porté à un niveau incroyable de 82 kHz !
En outre, la TD1.2 bénéficie de ce nouveau tweeter dont les améliorations portent sur la refonte des aimants, du guide d’ondes et du panneau arrière destinés à optimiser le flux d’air, et permettre d’augmenter la sensibilité de 3 dB et de réduire les niveaux de distorsion déjà faibles de 35 dB.
Le second signe distinctif est le haut-parleur de grave / médium d’un diamètre de seulement 11,50 centimètres. Sa membrane est constituée de couches de tantale / diamant et bénéficie d’un niveau d’amortissement accru.
Cette petite merveille technologique comprend un moteur muni d’ un aimant très puissant (N52Néodyme) avec un champ magnétique uniforme invisible, couplé à une bobine acoustique en titane sous-suspendue. Cette disposition donne à l’unité d’entraînement un système magnétique suspendu d’une puissance phénoménale. De surcroît, ce principe favorise la linéarité et offre de d’exceptionnelles capacités dynamiques.
Pour améliorer davantage la force du moteur magnétique, le constructeur a conçu une nouvelle bobine mobile en titane utilisant un fil de forme carrée qui élimine l’air dans les enroulements de la bobine mobile. Ainsi, il n’y a aucune possibilité aux entrefers d’interférer avec le champ magnétique. Le système d’aimants complet, ainsi que le saladier lui-même, ont la forme d’une turbine qui élimine toute réflexion sonore. Le cuivre solide sur la pièce polaire interne minimise très efficacement l’inductance et linéarise l’impédance.
En outre, chez RAIDHO, le cœur de chaque enceinte acoustique est son filtre. Comme ils sont souvent cachés à l’intérieur de l’enceinte, ils sont rarement mis à la lumière du jour. Mais dans le cas de la série TD, les filtres peuvent être qualifiés de véritables œuvres d’art. Le constructeur fait largement appel à des composants issus de chez Mundorf. Ils sont câblés, point à point et entièrement assemblés à la main. Les câbles qui sont utilisés pour lier tous les composants ensemble sont des câbles Nordost de la série Norse haut de gamme utilisant la fameuse structure mono-filament. Le filtre lui-même comporte des câbles de la même origine sélectionnés spécialement pour lui.
L’arrière de l’ébénisterie comporte l’évent qui permet « l’écoulement » des ondes arrières selon deux directions, via une paire de déflecteurs spécialement profilés pour cette fonction. Cette disposition spécifique joue grandement en faveur de la spatialisation. Nous voyons bien que RAIDHO ne néglige rien afin d’assouvir les attentes des audiophiles et mélomanes les plus exigeants.
Les fiches de connexions sont élaborées par le constructeur. Elles n’ont pas l’air très sophistiquées, mais elles assurent un contact optimal entre le câble et le l’enceinte acoustique. Ces connecteurs acceptent les fourches et les fiches bananes.
La réalisation de ce banc d’essai unique en France a été rendue possible grâce au concours de PPL Audio et Audio-Fréquences – HIFI-Nancy qui ont mis à ma disposition cette paire d’enceintes pour cinq semaines permettant de partager avec vous mes impressions. Je remercie également RAIDHO Acoustics pour les compléments d’informations techniques.
Ecoute et impressions :
Une première série d’écoutes a été effectuée en auditorium autours d’un système composé de l’amplificateur intégré MARK LEVINSON N° 585.5, du lecteur numérique / Dac dCS Rossini muni sa nouvelle carte Dac Apex, accompagné de l’horloge maîtresse dCS Vivaldi.
Un travail d’analyse plus affiné a été effectué à domicile avec les éléments suivants :
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Préamplificateur phono GOLD NOTE PH-5
– Platine vinyle GOLD NOTE Valore 425 Plus & cellule GOLD NOTE MC Donatello Red
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Câbles de modulation ESPRIT Aura, YBA Glass, VAN DEN HUL the Orchid, PURIST AUDIO DESIGN Jade Diamond
– Câbles HP YBA Diamond
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câbles secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E, LUNA Orange et prise murale FURUTECH FT-SWS-G. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Symphonie des Jouets – Léopold Mozart ~ direction : Jean-François Paillard & Sir Neville Marriner – Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Jazz på svenska par Jan Johansson – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Legends ~ James Galway & Phil Coulter – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Prodiges ~ Camille Berthollet – Saint Kilda Wedding ~ Ossian – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Lully & l’orchestre du roi soleil ~ Concert des Nations – direction Jordi Savall, etc…
• Vinyles sélectionnés : Les 4 Saisons ~ Antonio Vivaldi : Renaud Capuçon et l’Orchestre De Chambre de Lausanne – Saint Kilda Wedding ~ Ossian – Quiet Nights ~ Diana Krall – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Holliwood – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Ted Heath salutes Benny Goodmann – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes ~ Pachacamac – Guitar Genius ~ Chet Atkins – All Time Favorite Melodies of Japan – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain, etc…
RAIDHO TD1.2 : le voile se lève sur un autre univers musical
Nature des timbres – capacités d’analyse – transparence
Registres médium – aigu
• Les 4 Saisons ~ Antonio Vivaldi : Renaud Capuçon et l’Orchestre De Chambre de Lausanne (vinyle)
A tout dire, il ne fait pas de doute que la « grande évasion » musicale commence ici, par ce pressage vinyle de très haut niveau. Par son tweeter à ruban très sophistiqué, cette enceinte acoustique réussit ce tour de force qui permet de s’aventurer très haut dans les fréquences tout en conservant une magnifique douceur en conformité avec la texture du violon.
Les notes s’élèvent véritablement avec une grâce et une distinction assez peu communes. Le prodige de la TD1.2 repose sur cette facilité à faire chanter le violon soliste de Renaud Capuçon tout comme les différents pupitres qui composent l’Orchestre De Chambre de Lausanne. Ensuite, cette enceinte se comporte comme une véritable loupe. Elle ne se contente pas seulement d’analyser en profondeur les fréquences les plus élevées, mais cette enceinte a ce don prodigieux de révéler à l’auditeur toutes les composantes qui font la richesse d’un bon enregistrement. Pour l’exemple, il est captivant de pouvoir suivre le vibrato de chacun des instruments qui intervient dans cette version des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi.
Nous entendons distinctement la manière dont chaque instrumentiste s’y prend pour donner une âme à son instrument de musique respectif et plus généralement à la mélodie. Qu’il s’agisse des vibratos appliqués par le violoniste lorsque ce dernier plaque habillement ses accords sur le manche de son instrument, ou de l’ensemble des autres instruments à cordes, nous assistons à une succession d’évènements en tous genres qui se succèdent avec une souplesse simplement renversante. De surcroît, le contact entre l’archet et le violon se matérialise par un très beau grain, ce qui renforce davantage la notion « fidélité ».
Au milieu de cette fresque pour cordes, émerge la sonorité étincelante et non dissimulée d’un clavecin, pour le moins bien tempéré. Mais, surtout on assiste à farandole de teintes musicales qui dansent, s’envolent et évoluent sans entrave sous vos yeux (et vos oreilles). Nous y décelons une succession « d’ingrédients » supplémentaires, doublés d’une diversité d’intonations qui s’enchevêtrent harmonieusement.
Il apparaît incontestable que les mélomanes et amateurs de ce répertoire reconnaîtront un sens prononcé de la modulation. On la ressent aussi bien sur le violon soliste qu’au niveau des autres concertistes.
Capacités d’analyse – Transparence
• Symphonie des Jouets – Léopold Mozart ~ direction : Jean-François Paillard & Sir Neville Marriner (CD)
La grande force des enceintes acoustiques RAIDHO est indiscutablement le degré de transparence qui les caractérisent. Aussi, il aurait été étonnant de ne pas retrouver cette caractéristique sur la TD1.2.
Pour s’en convaincre, il suffit de la « mettre à l’épreuve » avec la Symphonie des Jouets de Léopold Mozart dirigée par Jean-François Paillard et une seconde version dirigée par Sir Neville Marriner. Quel délice de découvrir l’acuité avec laquelle la TD1.2 va chercher dans le « creux du sillon » tout ce qui fait la richesse de ces compositions signées Léopold Mozart.
Cette symphonie offre un spectacle unique, fruité, qui s’apparente à un feu d’artifice aux couleurs flamboyantes. L’aspect éclatant est évidemment incarné par l’aspect éclatant des multiples percussions qui sévissent çà et là dans cette ambiance festive que la TD 1.2 est en capacité de révéler. Le message musical est clair comme de l’eau de roche laissant apparaître un large éventail d’informations. Celles-ci captent instantanément l’attention de l’auditeur
Cette mouture RAIDHO est presque un cas unique lorsqu’il s’agit d’évoquer son degré d’ouverture. Même à faible niveau d’écoute, nous assistons à un spectacle où un « geyser » de détails vous parvient comme par enchantement. Son degré de résolution nous met en regard d’une musicalité lumineuse. Cette luminosité met en exergue une admirable palette de couleurs. Nous avons le sentiment que cette enceinte traite individuellement chaque instrument de musique pour le reproduire avec une exactitude sans précédent. La douceur de la flûte et des autres instruments à vent s’offre à l’auditeur avec une rare élégance. Quelques notes discrètes de clavecin, pourtant clairement audibles viennent égayer les phrases musicales avec une distinction qui ne suscite que des éloges. Décidément, la TD1.2 n’a pas son pareil pour mettre à notre disposition une véritable fresque musicale.
Registre grave
• Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel (CD)
Compte tenu d’un haut-parleur de grave / médium de 11,50 centimètres de diamètre, je peux affirmer que le registre grave tient tout simplement du prodige. Aucune limite subjective ne vient altérer la profondeur du grave de l’orgue l’Ouverture de Ainsi parla Zarathoustra. Celui-ci atteint la ou les fréquences attendues. Les soubassements sont donc explorés avec un aplomb remarquable, de manière détachée par rapport à la masse orchestrale, donnant ainsi un superbe relief entre les « nappes » de l’orgue et les autres pupitres. On y observe dès lors un très net détachement qui donne davantage de panache à cette Ouverture signée Richard Strauss.
Et puis, il y a cette fin de phrase qui, bien souvent nous apparaît monocorde. Cette enceinte nous permet (enfin) de découvrir que les dernières notes de l’orgue regorgent de micro nuances, auxquelles je n’avais, jusqu’ici, pas forcément prêté attention et que j’ai découvertes.
Cerise sur le gâteau, il y a la puissance des coups de timbales qui viennent ponctuer la phrase musicale. La TD1.2 fait fi de son volume interne pour nous offrir des roulements de percussions consistants, pleins, organiques, bien dessinés et qui, surtout ont un poids et une matière inversement proportionnels aux dimensions de cette enceinte acoustique. Tout se déroule sans rondeur exacerbée, mais davantage dans un esprit où la rigueur règne en maître. exceptionnelle.
J’ajouterai également qu’aucune confusion n’est à redouter, même à haut niveau d’écoute. La TD1.2 sait parfaitement faire preuve de discernement sur les orchestrations « chargées », et même à haut niveau d’écoute. De plus, ce modèle restitue la musique spontanément : à aucun moment, je n’ai eu le sentiment que le son restait collé aux enceintes acoustiques, comme cela arrive encore trop souvent.
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson (CD)
Dans un style totalement différent, ce n’est pas par hasard que j’ai choisi cet album Jazz på svenska qui incarne la sobriété même, puisqu’il ne regroupe que deux musiciens : le pianiste Jan Hohansson et son contrebassiste.
La TD 1.2 ne se limite pas uniquement à faire un focus sur la mélodie. Elle se polarise sur le jeu des instrumentistes, en particulier celui du contrebassiste. Les nombreuses qualités de cette enceinte acoustique permettent d’obtenir des notes, à la fois lisibles, déliées et profondes. Comme toutes les enceintes RAIDHO, je garde bien en mémoire cet aspect « palpable » qui donne à l’instrument toute l’éloquence attendue. Il est assez fascinant de pouvoir suivre à la note près la ligne mélodique de cette contrebasse. Celle-ci se détache parfaitement de celle du piano sans qu’il n’y ait aucune forme d’amalgame entre les deux instruments. En outre, nous pourrons sans aucune difficulté percevoir la manière dont le contrebassiste plaque ses accords sur le manche de son instrument, sa façon de pincer délicatement les cordes de celui-ci pour lui donner une « animation » assez inhabituelle, une texture charpentée, physiologique et au final terriblement réaliste.
Le piano prend aussi toute sa place, puisque c’est lui qui donne l’impulsion à la mélodie. Les différentes octaves s’enchaînent avec un déroulé méticuleusement organisé. Les notes les plus profondes sont restituées avec tout le poids attendu et une formidable assise. La TD 1.2 est une enceinte qui s’attache à respecter scrupuleusement le subtile jeu des instruments qu’elle a pour mission de reproduire avec une exactitude incomparable.
Espace – image et scène sonores
• Barry Lyndon ~ bande originale du film (vinyle & CD)
Sur le critère de présentation de la scène sonore, la RAIDHO TD 1.2 fait un sans-faute : elle se hisse sur haut du podium des enceintes compactes. La Sarabande de Haendel qui illustre la bande originale du film Barry Lyndon est, entre autres, l’un des exemples qui illustre ce qu’est en capacité de reproduire cette enceinte acoustique. De fait, elle a toutes les prédispositions pour nous faire bénéficier à domicile d’une orchestration « grandeur nature ». Je n’ai pas observé de limites subjectives à l’extension du panorama musical.
Cette enceinte acoustique nous fait bénéficier d’une reproduction en trois dimensions. L’architecture et le positionnement du haut-parleur de grave / médium nous assure d’une profondeur de champ et d’un étagement de chaque plan bien marqué. La présentation holographique nous donne accès à un nombre illimitée d’informations contenues également entre les enceintes et une aération réellement remarquable y compris sur orchestrations bien fournies en instruments de musique.
Chaque instrument ou groupe d’instruments est intelligemment positionné au millimètre près au sein de l’espace sonore. Nous arrivons précisément à les situer, ce qui n’est pas un moindre compliment.
Peu importe le niveau d’intensité que vous lui infligez, la TD1.2 est une enceinte absolument imperturbable. Elle encaisse sans problème les grands écarts de dynamique, en veillant scrupuleusement à assurer une stabilité parfaite de l’image. Par ailleurs, pour bénéficier d’une spatialisation de grande dimension, il n’est pas nécessaire de pousser le volume sonore. La TD 1.2 est immédiatement « disponible », ce qui fait encore d’elle un cas un peu à part dans le monde de l’acoustique.
Ces « prédispositions » contribuent à entrer instantanément en contact avec la musique et tous ses intervenants : du compositeur aux musiciens en passant par le chef d’orchestre. La TD 1.2 est une enceinte qui privilégie la spontanéité. Elle s’exécutera d’autant plus facilement que, malgré ses 87 dB de sensibilité, elle n’est pas complexe à alimenter. Il est toutefois requis de l’associer avec des amplificateurs ayant une alimentation de bonne capacité. Cette enceinte acoustique sera aussi bien à son aise dans une grande pièce d’écoute que dans un environnement plus restreint.
Forte de son intégrité sur tous les paramètres, cette enceinte acoustique nous gratifie d’une reproduction sonore contrastée, rarement rencontrée sur des enceintes de cette taille. Cela joue aussi un rôle pour jouir pleinement d’une écoute impeccablement documentée.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
Pour asseoir sa crédibilité, une enceinte acoustique doit pouvoir s’adapter aux rythmes des extraits musicaux les plus complexes. La TD 1.2 est prête à affronter les extraits les plus complexes à reproduire du répertoire du Modern Jazz Quartet. Parmi eux, Valéria constitue une sorte d’examen d’entrée aux Grandes Écoles de l’Acoustique.
Aussi, cette enceinte compacte s’adapte aux situations les plus complexes. La TD 1.2 s’ajuste parfaitement à tous les styles musicaux. Son comportement vif et pétillant l’autorise à affronter avec un brio non dissimulé le jeu de vibraphone, qui pour la circonstance brille ici de tous ses feux. Mieux encore, je lui ai trouvé une texture minérale du plus bel effet. De surcroît, cette enceinte maîtrise avec une magnifique aisance les brusques et rapides changements de fréquences et de tonalité du vibraphone.
Cette mouture RAIDHO démontre sa vivacité par ses superbes capacités à dompter agilement tous les « débordements » d’une orchestration, si sobre soit-elle, est fournie de pièges en tous genres. En complément, notre « Diva » prend toujours bien soin de respecter la fluidité et l’écoulement des divers flux sonores.
Elle se montre d’une excellente rigueur lorsque les notes de piano interagissent avec celles de la contrebasse, avec pour résultat une musicalité dynamique indéniable. Le déroulement de la partition est, en tous points, contrôlé à la perfection. Nous lui reconnaîtront ses facultés d’adaptation. Pour une enceinte de ce gabarit, elle a le répondant nécessaire à l’instar de ses aînés. « Volontaire » par vocation, nous l’apprécierons également pour l’excellent discernement dont elle fait preuve sur les passages parfois difficiles. Son entrain permet de suivre à la perfection la cadence qui lui est imposée. J’irais même jusqu’à dire de manière imagée, que cette enceinte est une sorte « d’accélérateur de particules musicales » !
Séquence plaisir & émotion – sens de l’expression
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)
La TD 1.2 ne se limite pas à « diffuser » de la musique. Non, elle a ce don de procurer autre chose : notamment de tisser un lien étroit et permanent avec son auditoire, de l’emmener dans un univers musical qui dépasse les relations habituelles que l’on peut entretenir avec les artistes et l’art musical.
Écouter simplement de la musique est une chose, l’apprécier en est une autre, mais « l’investir » ou entrer dans le cœur d’un répertoire est une caractéristique autorisée par les seules enceintes de très haut de gamme. Cette mouture RAIDHO a les clefs de la porte que vous donne un accès privilégié à des sphères musicales qui changent la perception de la reproduction sonore.
L’album Les Égarés symbolise un voyage à travers différentes cultures musicales. Il est incarné par le quatuor composé de Ballaké Sissoko (kora), Vincent Segal (violoncelle), Vincent Peirani (accordéon) et Émile Parisien (saxophone soprano droit). Ce voyage vers d’autres horizons musicaux ne peut s’envisager qu’à la seule condition d’avoir le « véhicule » adapté à cette aventure. Assurément, la TD 1.2 est une sorte de « navire étonnant » qui donnera ce sentiment tout à fait singulier de surfer sur les vagues de mélodies originales d’une grande pureté.
La magie passe par la richesse de la sonorité de la kora (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes), dont chaque corde est délicatement ciselée. Chaque note de la kora est formidablement détourée. Son grain inégalé rend l’écoute palpitante. Par ailleurs, on se laisse facilement prendre au jeu du doux « bruissement » de l’accordéon qui, avec le contrechant du saxophone, forment un duo absolument prodigieux sur le plan émotionnel.
L’auditeur se laissera facilement bercer par le voluptueux message musical, très agréable et rempli d’une sorte de tendresse que seules les enceintes de haut niveau sont en mesure de procurer.
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach ~ grandes orgues : Marie-Claire Alain (vinyle)
La musique est avant tout un langage émotionnel. Si Jean-Sébastien Bach ainsi que l’organiste Marie Claire Alain ont bien compris le sens de cette maxime, les ingénieurs de chez RAIDHO ont déployé tous les moyens techniques pour nous faire partager ce langage.
Pour tout dire, ce n’est pas de la musique simplement diffusée qui vous est proposée. Les yeux fermés, j’ai réellement eu le sentiment que l’orgue se trouvait dans ma pièce d’écoute, que son souffle venait caresser mes oreilles avec tout ce que cela induit sur le plan de la communication. Par son sens du perfectionnisme, la TD 1.2 recrée dans votre environnement des évènements tout à fait insolites.
Par définition, l’orgue est un instrument qui n’est pas simple à reproduire. Ses multiples facettes tonales sont ici restituées de manière détachée, avec une luminosité incroyable. Les phrases musicales s’enchaînent de manière libre, aérée. Elles s’échappent des tuyaux d’orgue assorties d’une foule de tonalités qui vous procure ce frisson ultime de bonheur.
Le temps fort de cet album est la Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach. Sous le doigté de Marie-Claire Alain, l’orgue se métamorphose et prend des proportions « gargantuesque », sans pour autant être envahissant. Cette enceinte sait très bien gérer les proportions dans le strict respect de la prise de son. C’est aussi cela qui fait son charme. Le déroulement de la partition se matérialise par une reproduction libre de toutes contraintes. Le souffle des tuyaux d’orgue amène une bouffée d’oxygène, tout en créant réellement quelque chose d’insolite : une « image » totalement démunie de toute forme d’opacité, mettant l’accent sur un nombre incalculable de micro éléments, à côté desquels il est impossible de rester insensible.
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Depuis le temps que j’analyse des produits audio, j’ai établi une sorte de hiérarchie de classement selon trois catégories. Il y a les produits qui font des sons, d’autres qui diffusent de la musique et ceux qui apportent de l’émotion.
Certains produits d’exception me conduisent à ajouter une quatrième catégorie car ils vont encore plus loin sur le paramètre de la communication avec l’auditeur. La TD1.2 est une « oratrice » hors pair appartient à cette catégorie « d’instruments acoustiques » qui créent une sorte de rupture avec le monde habituel de la reproduction sonore.
Les modèles X1 et X2 m’avaient déjà bluffé par le réalisme de l’expression vocale de Dominique Fils-Aimé. Avec la TD1.2, nous allons encore plus loin qu’il est impossible de « succomber » au charme de sa voix suave, charnelle et simplement envoutante. Il s’établit dans la pièce d’écoute un contact unique et privilégié entre l’artiste et l’auditeur; que dis-je ? une complicité, quoi ! La diction, les respirations, l’absence totale de « sifflantes » sont délivrées de manière naturelle. Nous bénéficions en outre des reliefs et des réverbérations du studio d’enregistrement qui donnent davantage de crédibilité à l’expression.
Il en est de même pour les percussions qui illuminent votre pièce d’écoute. Leur doux grelot vient carrément vous caresser les oreilles. Il s’envole devant et autour de vous comme par magie. La contrebasse vient judicieusement compléter chaque chanson : on reconnaîtra sans peine la technique employée par le contrebassiste pour faire vibrer chaque corde, tout comme la façon dont il fait adroitement glisser ses doigts sur le manche de son instrument pour trouver et plaquer les accords.
Conclusion :
Vous aimez la musique ? RAIDHO TD 1.2 aussi ! Ce modèle rejoint le « cercle » des enceintes acoustiques qui vous transportent au-delà d’horizons musicaux pas si souvent explorés en profondeur.
Vivre avec la TD1.2 est une expérience unique pour entrer dans un monde musical où toutes les barrières tombent entre les musiciens, leurs instruments, leur expression vocale et l’auditeur. Cette approche musicale hors du commun est « l’Alpha et l’Oméga » d’une reproduction où l’émotion et le réalisme prennent un sens avéré.
Prix finition noire laquée : 20.500 € la paire (09/2023)
Prix finition Walnut : 22.900 € la paire
Prix pieds / supports Silver : 2.500 € la paire
Prix pieds / supports Black : 2.950 € la paire
Banc d’essai réalisé par