YBA Genesis PRE 5 & A 6

YBA Genesis PRE 5 – A 6

Origine : France
Réalisation : Chine

Préamplificateur intégré / Dac à transistors

Bande passante : 20 Hz à 20 kHz
Taux de distorsion : < 0,003%
Rapport signal / bruit : > 105 dB

2 entrées haut niveau RCA
1 entrée haut niveau XLR
2 sorties bloc de puissance RCA
1 sortie bloc de puissance XLR

1 entrée Bluetooth
1 entrée numérique AES / EBU
1 entrée numérique Coaxiale
1 entrée USB
1 entrée BNC

Bloc de puissance à transistors

Puissance :
2 x 150 watts sous 8 ohms
2 x 250 watts sous 4 ohms
Bande passante : 20 Hz à 20 kHz
Taux de distorsion : < 0,10%
Rapport signal / bruit : > 95 dB

1 entrée RCA
1 entrée XLR

 

Gamme GENESIS : un retour aux sources !

 

Pour accompagner le redéploiement de sa marque, YBA a tenu à marquer l’évènement en proposant une toute nouvelle gamme de produits : elle répond au joli nom de GENESIS et comprend un amplificateur intégré IA 3 et l’ensemble PRE 5 et A 6 qui font l’objet du présent banc d’essai. Avec ce couple, le concepteur renoue avec une section pré amplificatrice et un bloc de puissance séparés.

Contrairement à la gamme PASSION, la gamme GENESIS offre une esthétique nouvelle et un design particulièrement attrayant. En y regardant de plus près, certains traits s’inspirent fortement de ceux de la gamme PASSION, mais je dois admettre que les lignes épurées sont « craquantes » et se différencient des anciennes gammes Classic. Il faut bien admettre que la partie supérieure de la face avant en méthacrylate noire a beaucoup de classe et confirme que ces électroniques appartiennent à une catégorie de produits haut de gamme.

1° Le préamplificateur – convertisseur

La face avant du préamplificateur incarne une sobriété de bon goût : les fonctions sont pilotées exclusivement par cinq petites clefs à bascule – un principe cher à YBA – qui confèrent une touche d’originalité. Les deux premières sélectionnent les cinq sources numériques, et les trois analogiques. Les deux dernières servent au réglage de volume sonore et remplacent le traditionnel potentiomètre rotatif. Une dernière touche actionne l’inverseur de phase (merci pour cette attention). YBA a fait simple : aussi on ne trouvera ni de réglage de balance, ni de fonction monitoring pour la bonne raison qu’il n’y a pas de sortie enregistreur – tant pis !

L’intégralité des fonctions est relayé par une télécommande peu pratique qui servira également à piloter soit le lecteur CD 430 ou le Drive CDT 450, ce dernier étant directement relier à la section de conversion numérique / analogique intégrée. Comme sur l’amplificateur intégré Passion IA 350, cette section peut-être mise hors service à la convenance de l’utilisateur.

Fiches RCA fabriquées pour YBA, 1 entrée symétrique, 1 sortie symétrique. La partie gauche est consacrée à la connexion de sources numériques.

Le verso de l’appareil se scinde en deux sections distinctes : la première section intègre toutes les entrées reliées à la carte de conversion. Cette dernière pourra traiter toutes les sources numériques via 1 entrée Bluetooth, 1 entrée numérique AES / EBU, 1 entrée numérique Coaxiale, 1 entrée USB, 1 entrée BNC. La seconde section sert à relier les traditionnelles sources haut niveau via les excellentes fiches YBA réalisées sous cahier des charges en France et boulonnées directement sur le châssis. On dénombre 2 entrées asymétriques haut niveau RCA et 1 symétrique XLR.

En sortie, le bloc de puissance A 6 pourra être relié au préamplificateur soit en mode asymétrique via les connecteurs RCA, soit en mode symétrique avec les connecteurs XLR. D’autres possibilités sont offertes à l’utilisateur potentiel puisqu’YBA a doublé les sorties RCA bloc de puissance : on peut alors envisager la connexion de deux blocs de puissance monophoniques et / ou, dans le cas de l’utilisation du A 5 en mode stéréo, compléter son installation avec un amplificateur pour casque.

Au cœur du PRE5 : un transformateur en double C à grains orientés Made in France. Un second transformateur est destiné à la carte de conversion N/A

Plusieurs cartes distinctes sont réservées à chacune des fonctions : la plus grande traite les signaux analogiques, tandis que les deux plus petites sont exclusivement réservées au traitement des signaux d’origine numérique. Chacune d’elle possède sa propre alimentation et on reconnaîtra au centre un transformateur en « double C » à grains orientés made in France et huit condensateurs de 4700 micro farads pour « tenir en respect » les variations du courant secteur et assurer une musicalité optimale.

La section de conversion possède sa propre alimentation afin de ne pas interférer sur les « fragiles » signaux analogiques.

S’agissant de la fabrication, le constat est sans appel : l’électronique repose sur une épaisse plaque d’aluminium qui repose les 3 pieds dont la conception a été pensée dans le seul but d’assurer une immunité totale contre toute forme de vibration. Les deux pieds arrière sont des isolants tandis que l’unique pied avant joue le rôle de terre mécanique. Le couvercle en U inversé est entièrement en aluminium : il joue un rôle important contre toutes formes de pollutions mécaniques, électromagnétiques, ou environnementales (ondes d’origines diverses).

2° Le bloc de puissance

Ce bloc de puissance stéréo est imposant : il reprend dans les grandes lignes les dimensions du bloc de puissance Classic 1. YBA s’est offert une petite coquetterie : les ailettes de refroidissement de chacune des cartes de puissance ont été stylisées par les initiales du concepteur. Ce dernier confirme que l’évacuation des calories s’en trouve d’ailleurs améliorée. Le bloc de puissance A 6 intègre un unique transformateur en « double C » à grains orientés fabriqué en France sous cahier des charges. Ce transformateur est épaulé par 6 condensateurs de 4700 micro farads / 100V.

Les deux cartes monophoniques, dont le schéma ne m’est pas totalement inconnu, intègrent des composants « clef », également d’origine française et quelques optimisations qui font la différence à l’écoute, comme cela est le cas sur l’amplificateur intégré PASSION IA 350.

Ce bloc de puissance repose sur une base en aluminium massif sous laquelle trois pieds boulonnés prennent en charge l’écoulement des vibrations par un principe dit de « terre mécanique ». Je peux vous certifier qu’aucune vibration ne vient perturber le bon fonctionnement de l’appareil.

Le « système nerveux » du bloc de puissance A6 : un transformateur en double C à grains orientés Made in France. Deux cartes monophoniques se chargent de délivrer les 2 x 150 watts / 8 ohms de puissance.

Une observation attentive des entrailles de l’appareil montre que le constructeur a suivi à la lettre le cahier des charges du concepteur. Le câblage et la réalisation d’ensemble sont soigneusement réalisés.

Le dos de l’appareil comporte deux paires de borniers haut-parleurs de grande qualité, fabriqués en France sur cahier des charges pour YBA. Ceux-ci excluent le bi-câblage, mais l’utilisateur aura le choix entre la connexion par fil nu, fourches, et fiches bananes.

Les entrées ligne sont doublées : une paire en mode symétrique sur connecteurs XLR et une paire en mode asymétrique avec connecteurs RCA d’origine française directement boulonnées sur le châssis en aluminium.

 

ECOUTE

Les tests d’écoutes ont été réalisés dans les conditions suivantes :

  • En auditorium en compagnie du concepteur avec le lecteur YBA intégré Passion CD 430, enceintes acoustiques B & W 802 Diamond et LEEDH E2, câbles modulation et HP YBA Diamond.
  • A domicile avec le matériel suivant : lecteur YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation et HP ESPRIT Kappa et Aura et HP YBA Diamond.

Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.

CD utilisés  :  CD test NAIM Sambler N° 6 – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Sonate Kk 87 ‘’ de Scarlatti interprétée au piano par Mikhail Pletnev – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Ouverture de Ainsi parla Zarathoustra dirigé par Lorin Mazel – Take Five par Quincy Jones – Meddle par Pink Floyd – Requiem ‘’ de Mozart dirigé par Herbert Von Karajan – Suite symphonique Op. 60 ‘’ Lieutenant Kué  » de Serge Prokofiev dirigée par Yuri Simonov – Quiet Night par Diana Krall, etc…

Je remercie le concepteur Yves-Bernard ANDRE pour ses explications et sa disponibilité, ainsi que le distributeur JFF – Diffusion et Audiofréquences qui ont bien voulu mettre à ma disposition cet ensemble préamplificateur et bloc de puissance pour un mois afin de pouvoir réaliser ces tests d’écoutes exclusifs en France.

Timbres : de la gamme Classic à la gamme Genesis il n’y a qu’un pas !

En effet, on a plaisir à retrouver ici « l’empreinte » musicale originale des anciennes électroniques en matière de timbres – cette touche lumineuse et cette justesse qui rendent la musique limpide et authentique.

Les registres médium et aigu nous offrent une clarté assez semblable à celle des électroniques de la gamme Classic. Le registre aigu file haut sans apparaître acide, décharné, ou agressif. Il est à la fois velouté, précis, lumineux. Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié cette sorte de « piqué » sur les cordes et les cuivres ainsi que sur les instruments de musique acoustiques à cordes pincées.

On décèle rapidement cette faculté à mettre l’accent sur les infimes détails qui font la richesse d’une bonne prise de son. Cette caractéristique est identifiable au travers tous les extraits musicaux ayant servi à cette série de tests. On assiste en permanence à une pureté musicale assez singulière, complétée par la texture charnelle des violons et violoncelles, donnant cette touche d’élégance très particulière.

Le registre grave, même s’il n’est pas l’un des plus profonds qui soient, s’avère extrêmement précis et diablement travaillé. Ferme, bien tendu, il se distingue par une série d’articulations et une foule de nuances qui se manifestent par excellente lisibilité. Le bon comportement de ses électroniques dans le bas du spectre nous conforte sur l’assise et la stabilité, en tous points remarquables. On savourera particulièrement ces caractéristiques sur les lignes de guitares basse, le jeu de contrebasse et sur les percussions qui s’illustrent par leur matière et leur texture pleine. La résonance et les vibrations des peaux de tambours sonnent de façon très naturelle. Les impacts sont impeccablement « traités », sans bavure d’une part, ou forme d’opulence disproportionnée d’autre part. Les percussions dans leur ensemble ressortent avec un aspect matérialisé réaliste.

La musique coule de source  chez YBA, et l’ensemble Genesis ne déroge pas à cette règle lorsqu’il s’agit d’évoquer la fluidité légendaire de ces produits. La conception et la mise au point méticuleuse du préamplificateur PRE 5 ainsi que celle du bloc de puissance stéréo A 6 ne laissent aucun doute sur cette facilité à enchaîner les notes de musique.

Le premier test consiste à vérifier que le vibraphone de  » Valéria  » interprété par le Modern Jazz Quartet ne se mette pas à « vriller » lorsque les fréquences varient avec une intensité grandissante. L’ensemble Genesis passe ce difficile test avec un beau succès. Ce vibraphone prend des couleurs qui varient d’une note à l’autre, d’une fréquence à l’autre, avec brio. Autours de cet instrument, la batterie et la contrebasse assurent une rythmique en parfait accord avec la géniale habileté des musiciens qui assurent un tempo parfait. Le jeu de piano est maîtrisé avec minutie : chaque note est pesée et la musique « s’écoule » sans accroc et une infinie liberté d’expression.

Sur des masses orchestrales plus complexes, le PRE 5 et l’A 6 ne tombent dans aucun piège. Qu’il s’agisse de l’ouverture d' » Ainsi parla Zarathoustra  » ou de la  » Sarabande  » de Haendel on sent que la musique « avance » et que ces électroniques sont particulièrement à leur aise et laissent la musique prendre ses marques sans aucune contrainte et ou autre forme de « cafouillage ».

Par ailleurs, la parfaite linéarité qui fit la réputation d’YBA est totalement assurée – ceci autorise une remarquable cohérence d’ensemble à faible comme à fort niveau d’écoute. Aucune « bosse » ou autre type de déformation ou de confusion n’ont été décelées. Prompt à faire face aux écarts de dynamiques les plus « tordus », l’ensemble Genesis se comporte royalement.

La transparence légendaire propre à YBA se confirme

 Autant le dire tout de suite, avec l’ensemble Genesis, c’est du grand art qui vous attend en matière de transparence. Le concept et la philosophie d’origine, c’est-à-dire cette forme de limpidité incomparable, ont été respectées à la lettre.

La musique émerge des enceintes acoustiques en levant le voile sur toutes, et je dis bien toutes, les nuances, subtilités et détails qui font la richesse d’un enregistrement de qualité.

Chaque extrait musical met en lumière une substance et une matière réalistes des instruments de musique.

 » Take Five  » interprété par Quincy Jones nous dévoile un éventail de nuances qui mettent astucieusement en évidence une multitude de petites notes en contrechant : la trompette, le saxophone, le trombone et le vibraphone nous invitent à un écoute particulièrement déliée.

Absolument renversants ont été certains extraits qui illustrent l’album  » Dance Intro Internity  » par Omar Faruk Tekbilek. Le son lumineux et inimitable de cette flûte qui semble par moment sangloter par son intensité et les multiples teintes que lui donne son interprète dans sa façon de jouer. La sonorité du oud (instrument arabe à cordes pincées) et des quelques notes de carillon aux multiples facettes donnent alors ce sentiment d’une mélodie qui associe la pureté des timbres, la richesse, et la transparence cristalline.

Par ailleurs, le « silence » de fonctionnement de ces électroniques contribue à renforcer cette impression de transparence. Je « m’incline » devant l’exceptionnel détourage des instruments, des voix, et du « climat » qui règne au sein lieu de la prise de son.

Qu’il s’agisse du bloc de puissance A 6 ou du préamplificateur PRE 5 et de sa section de conversion numérique / analogique, on bénéficie d’une définition qui donne un sens à l’analyse sur l’ensemble du spectre audible, et plus simplement un sens à la musique.

Il est important d’ajouter qu’aucune gamme de fréquences n’est privilégiée, ce qui renforce la cohérence, l’homogénéité, et la pureté dans leur ensemble.

La scène sonore ample et bien structurée  s’adapte habilement tant à la pièce d’écoute qu’aux enceintes acoustiques. La découverte du couple Genesis s’est effectuée en auditorium. Pour la circonstance, nous y avions connecté les enceintes acoustiques B & W 802 Diamond et LEEDH E2.

Ma pièce d’écoute personnelle est plus « intime » et c’est avec les enceintes acoustiques PEL Kantor que les tests ont été approfondis. Peu importe les conditions d’écoutes, on retrouve le même tempérament musical et cette « générosité » qui définit très bien le potentiel de ce système audio.

Qu’il s’agisse de petites formations ou de grandes orchestrations, la sensation d’espace invite l’auditeur à s’imprégner et à déguster plus facilement la musique qu’il écoute. Quelque soit la composition du système audio ou le lieu d’écoute, j’ai perçu exactement le même sens de « l’organisation » en matière de construction de la scène sonore. Légèrement plus large que profonde, la scène sonore prend des dimensions qui libèrent simplement le message musical. Dès lors, on devine aisément qu’il y a beaucoup d’air entre les musiciens et que la musique « respire » à pleins poumons, si je puis dire. Cela se perçoit notamment sur des prises de son en public. Sans être exagérément holographique, l’espace musical est vaste, tant en largeur qu’en hauteur.

Chaque plan est méthodiquement positionné ; cela permet, par exemple, sur un orchestre symphonique, de bien différencier les instruments de premier rang de ceux qui sont placés en second ou troisième rang.

Enfin, l’espace virtuel spacieux permet à la musique de s’épanouir dans le salon d’écoute avec une grande aisance qui favorise la superbe lisibilité de chaque plan sonore, et de chaque instrument ou groupe d’instruments de musique qui deviennent, pour la circonstance, parfaitement identifiables.

Le sens du rythme et la dynamique sont au rendez vous 

 Je ne crois pas mon tromper en disant que cet ensemble Genesis se distingue par sa force en matière de dynamique. L’écoute de  » Meddle  » de Pink Floyd (One Of These Days) nous prouve une « tenue » et une réserve en puissance considérables. Loin de « donner dans le démonstratif » à outrance, le bloc de puissance A 6 gère la dynamique avec souplesse, faisant, par ailleurs abstraction de toute trace de compression. Toute forme de traînage ou d’approximation ont été purement et simplement proscrites : l’ensemble Genesis est vif comme l’éclair, avec des capacités de réaction instantanées. La guitare basse rugit avec une « tenue » sans équivoque, doublée par les impacts de grosse caisse qui soutiennent une rythmique éblouissante. Les jeux de guitare électrique viennent « soutenir » la cadence de cet extrait « décapant ».

D’autres extraits musicaux, tel que le  » Requiem  » de Mozart – Direction Herbert Von Karajan dévoilent sous un autre jour les qualités du PRE 5 et de l’A 6 sur ces deux paramètres que sont le sens du rythme et la dynamique. Cet ensemble YBA est très rigoureux et respectueux des œuvres musicales qui lui sont confiées. Il fait face aux montée en puissance d’un orchestre symphonique, il sait être réactif sur les percussions, il donnera aux chœurs qui accompagnent l’orchestre la fougue et la dimension qui donnent de la « valeur » à une œuvre musicale haute en couleurs. Enfin, il mettra tout cela en musique dans le plus grand respect. La voix de Maria Stader émerge magistralement du flot orchestral avec un discernement et un phrasé fascinant. En définitive, on découvre avec grand plaisir un système qui chante juste et bien, grâce à sa remarquable forme d’ouverture et sa belle vigueur.

Pour « l’amour de la musique » !

Cette formule avait été utilisée dans les années 90 par YBA pour illustrer les capacités des produits de l’époque à procurer de l’émotion. Je reprendrais volontiers et sans réserve cette formule pour ce nouvel ensemble PRE 5 et A 6 dans la mesure où, justement, ces électroniques arrivent à « accrocher » l’auditeur qui recherche des sensations et des émotions. Le moins que l’on puisse dire est qu’au travers les différents extraits musicaux il s’établit un véritable dialogue entre l’auditeur et la musique, et même entre l’auditeur et les interprètes.

J’ai bien en mémoire la superbe ‘’ Sonate Kk.87 ‘’ de Scarlatti interprétée par Mikhaïl Pletnev qui raisonne encore dans ma tête. Cette sonate vous touche délicatement au cœur : le doigté délicat de Mikhaïl Pletnev se révèle être une pure merveille. On sent réellement que l’artiste maîtrise son piano et « s’approprie » intégralement l’œuvre de Domenico Scarlatti. A titre personnel, j’ai eu le sentiment de partager pendant quelques minutes l’intense concentration de l’artiste, avec cette sensation troublante de voir les mains de l’artiste caresser les touches de son piano avec une infinie délicatesse. Ce genre de phénomène a été rendu possible grâce au pouvoir d’expression du PRE 5 et de l’A 6.

Palpitant est le premier terme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai écouté la Romance tirée de la suite symphonique  » Lieutenant Kué  » – Serge Prokofiev – Direction Yuri Simonov. Dès l’introduction de violons et violoncelles, j’ai été immédiatement été plongé au cœur de l’œuvre. Le contre-chant de violons intervient de manière contrastée par rapport à la ligne mélodique principale. On perçoit une foule de nuances subtilement amenées. Par ailleurs, et s’agissant toujours du registre des cordes, celles-ci ressortent avec un grain, une matière, et un filé extrêmement raffinés. Le vibrato des violoncelles est vraiment fascinant. L’intervention du glockenspiel donne la chair de poule par son « phrasé » délicatement restitué. Le basson à la sonorité boisée prend ensuite le relai : il traduit réellement l’intensité dramatique de l’œuvre. Les arpèges de harpe s’invitent par quelques notes délicatement « amenées » qui viennent compléter et enrichir la partition, donnant une touche « d’humanité » savoureuse.

On pourra aussi parler de « grand art » à l’écoute de ‘’ Remember the River ‘’ de Fred Simon (CD test Naim Sampler 6), dont on devinera rapidement le talent et la facilité d’expression qui animent les musiciens.

Nous assistons à un jeu de saxophone palpitant qui vous donne tout bonnement le frisson. Sa teinte très « cuivrée » est reproduite de la manière la plus naturelle qui soit. Le jeu de piano est tout aussi exquis, notamment sur les transitoires, ce qui renforce la netteté et la rapidité de l’exécution, et tout simplement la cohérence. La contrebasse et son timbre feutré parfait le tableau par son impeccable tenue et sa prodigieuse lisibilité.

La présence des vocaux est poignante. Même si en écrivant ces lignes je pensais à Diana Krall, je pense que cette présence réelle dans la pièce d’écoute s’apprécie davantage à l’écoute de ‘’ More Than You Know ‘’ par Laurence Hobgood Trio (CD test Naim Sambler N° 6). La voix du chanteur est restituée avec un réalisme bouleversant : on discerne son intonation gutturale, ses moindres inflexions, les vibrations les plus subtiles de ses cordes vocales.

Sur l’ensemble des extraits musicaux, j’ai réellement retrouvé les très belles sensations d’émotions des anciennes références de la marque. L’équilibre permanent et irréprochable, qui définit le tempérament musical de ces nouvelles références YBA, donne le sentiment que tous les interprètes jouent leur partition à l’unisson.

Je peux dire que l’ensemble Genesis a toutes les qualités requises pour associer l’auditeur et les interprètes et établir un véritable dialogue entre eux – un joli tour de force qui restera gravé dans ma mémoire

Conclusion :

Avec cet ensemble Genesis, YBA a réalisé un excellent travail de conception et d’optimisation. Le PRE 5 et l’A 6 nous mettent en condition pour « déguster » la musique dans des conditions optimales. Cet ensemble n’aura pas d’autres ambitions que de vous la faire partager des moments musicaux d’exceptions. La justesse des timbres, la belle transparence, la dynamique et cette facilité à s’exprimer clairement ne laissent aucun doute quant aux origines des produits. Conçus dans le même esprit que par le passé, ces électroniques sont « armées » pour assurer la succession des anciennes références Classic. A cet effet, vous comprendrez que je recommande sans restriction cet ensemble hautement musical.

Cotations :Musicalité : un excellent cru
Appréciation personnelle : enchanté et totalement convaincu
Rapport musicalité – prix : très bon

 

Prix :

Préamplificateur PR5 : 3990 € (09/2014)

Amplificateur A6 : 3750 € (09/2014)

 

Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt