JMR Lucia
Origine : France
Enceinte compacte 2 voies / 2 haut-parleurs
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 85 dB / 2,83V
Impédance : 6 ohms
Réponse en fréquences : 65 Hz à 18 kHz -3 dB
Fréquence de coupure : 3500 Hz
Filtrage : 2 voies 12 dB / Octave
Lucia a été créée par amour
Les enceintes compactes ou dites de bibliothèque se comptent par dizaine. C’est un marché très disputé dans lequel évoluent des références de haute qualité et d’autres qui le sont nettement moins.
JMR a conçu le modèle Lucia sans pour autant faire l’impasse sur la qualité de fabrication et les composants sélectionnés. L’objectif était de réaliser un modèle digne du savoir-faire transmis de père en fils depuis 1967 tout en visant un public peu fortuné.
Il est vrai que l’équation n’est pas simple en soi, et encore moins en France. Mais, le concepteur a réussi ce tour de force qui associe haute musicalité et tarif accessible au plus grand nombre.
Le nom de Lucia n’a pas été choisi par hasard : tout aussi créatif dans sa communication que sur la conception de ses produits, le concepteur nous indique que Lucia signifie lumière en Italien. Cela nous donne une première idée du tempérament musical de ce modèle que je vais développer au travers du présent banc d’essai.
Lucia incarne le chant des sirènes
Lucia se place en seuil de gamme des enceintes compactes, et plus généralement de la production du manufacturier français.
Lucia est un modèle à la fois discret et élégant qui pourra se décliner en deux couleurs : blanc perlé ou noir satiné. Il s’agit d’un modèle deux voies, deux haut-parleurs, à charge bass-reflex. Le principe de cette charge débouche sur un évent laminaire en face avant. Cette disposition peut conduire à un positionnement des enceintes dans une bibliothèque, sur un meuble, même s’il est largement recommandé d’installer les enceintes sur des supports spécifiques tels que les Magic Stand.
L’ébénisterie est faite de panneaux en médite de 1,9 centimètres d’épaisseur. On remarque que les chants sont arrondis sur la face évitant les effets de bord. L’assemblage sous presse garantie une totale inertie à la structure. La face avant reçoit une large feutrine adhésive pour difracter au mieux les premières réflexions sur l’ébénisterie autour des haut-parleurs. Le procédé est simple mais efficace.
Les fréquences hautes sont confiées à un tweeter d’origine Française utilisant un dôme tissu imprégné. Il intègre un aimant néodyme, une bobine de 25 millimètres refroidie par Ferro fluide. Le Pavillon est en ABS texturé afin d’optimiser son rendement et sa directivité.
Le haut-parleur destiné à la reproduction des fréquences médium et grave est, lui aussi, d’origine française. Son cône est en papier traité. La bobine de 25 millimètres est montée sur un support aluminium. Le saladier en ABS a des propriétés anti-résonnantes « poussées ». On retrouve une ogive centrale anti-tourbillonnaire en caoutchouc souple inerte et un double aimant.
JMR a beaucoup travaillé sur éléments du filtre 2 voies -12 db / octave. Ce filtre est assemblé à la main sans circuit imprimé (câblage en l’air) utilisant des condensateur polypropylène et une self sur support ferrite pour le grave avec une section de câble cuivre de 1 millimètre garantissant un grave rapide et une faible distorsion. Le câblage interne en cuivre pur d’une section 0,8 millimètres a été sélectionné pour offrir les meilleures prestations en matière de « transport » du courant.
La face arrière comporte une unique paire de solides borniers repérés + / – qui acceptent fil nu de forte section, fourches et fiches bananes.
Le tour du propriétaire étant effectué, place à l’écoute.
Je remercie La Belle Ecoute situé à Thionville d’avoir mis à ma disposition cette paire d’enceintes acoustiques pour la durée nécessaire à ce test et le concepteur Jean-Claude Reynaud pour les photos et précisions techniques.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2,
– platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania,
– lecteur CD YBA Classic Player 3,
– magnétophone à bobines libre TEAC X3,
– préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur,
– câbles de modulation ESPRIT Beta 8G 2019, YBA Glass, VAN DEN HUL the Orchid,
– câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019, YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Naim CD test Sampler N°6 – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Seal Soul – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Rossini-Respighi – « La Boutique Fantasque » ~ Direction : Antal Dorati – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Again & The Mist of Avalon ~ Alan Stivell – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Meedle ~ Pink Floyd – Mademoiselle in New-York ~ Lucienne Renaudin Vary & BBC Concert Orchestra – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska par Jan Johansson – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Something wicked this Way Comes & The London Sessions ~ Goerges Delerue – Prodiges » ~ Camille Berthollet, etc…
• Vinyles sélectionnés : La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Carolan’s Favourite ~ Derek Bell – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Saint Kilda Wedding ~ Ossian – Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m) – Quiet Night’s ~ Diana Krall – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Bach Spectacular par The Kingsway Symphony Orchestra ~ Direction Camarata – The Complete ~ Mike Oldfield – Molière ~ bande originale du film – Barry Lindon ~ bande originale du film – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Georges Brassens vol.11 – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach, par The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten, etc…
Découverte et premières impressions
Comme l’indique le concepteur, l’installation de Lucia est simple. Grace à une directivité peu marquée il n’est pas nécessaire de faire converger les deux enceintes vers le point idéal d’écoute. Nous pourrons nous contenter de les pincer très légèrement afin de profiter au mieux de la phase du système.
Par ailleurs, la sensibilité de 85 dB ne devra pas constituer un point obstacle. Un amplificateur bien alimenté et l’installation dans un environnement de petite dimension à moyenne dimension suffisent à faire chanter cette « sirène ». Si votre budget l’autorise, n’hésitez pas à associer la Lucia à un système de haut niveau. Elle ne le bridera en aucun cas et saura se montrer à la hauteur de ses prestations musicales.
Musicalement, Lucia est bien dans la philosophie qui a fait la réputation des enceintes JMR depuis 1967. Les différents thèmes musicaux qui illustrent ce banc d’essai montrent que cette enceinte a ce côté un peu romantique que j’affectionne particulièrement, ce qui n’est de loin pas un défaut, bien au contraire. Nous verrons que sa musicalité est plutôt « volontaire ». Elle autorise d’aborder des styles musicaux variés, rock, et « musclés ». Il faut aussi s’enlever de l’idée que Lucia a été exclusivement conçue pour la musique classique, baroque, ou l’opéra, même si elle excelle sur ce type de répertoires.
Couleurs tonales
Registre aigu
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (CD & vinyle)
Pour porter un jugement sur la couleur des timbres du modèle Lucia, leur qualité, leur finesse, vous pourrez compter sur des enregistrements hautement qualitatifs.
La Folia de la Spagna vue par Gregorio Paniagua fait parti de ces disques incontournables, riches en harmoniques, bourrés de subtilités qui révèlent le potentiel d’un produit audio.
Qu’il s’agisse de la version vinyle ou CD, j’avoue être tombé sous le charme de « l’exactitude » des timbres. Les instruments baroques et plus classiques, offrent une reproduction que je qualifie de minutieuse, fine et naturelle.
En ce qui me concerne, il est même assez rare de m’extasier à ce point sur les teintes d’un clavecin qui, le cas échéant, peuvent prendre des couleurs très variées. Ici on décèle instantanément la multitude de nuances et le grain si caractéristique de l’instrument. Cette enceinte montre aussi qu’elle sait filer haut sans agresser l’auditeur. Le filé des violons et violes de gambe est en parfaite harmonie avec la reproduction soyeuse de ces instruments. L’astucieux mélange de percussions démontre bien que ce registre aigu sait les faire sonner et mouvoir dans le temps et l’espace avec une magie associée à un réalisme inimaginable. J’ai assisté à une sorte de cercle vertueux composé de tonalités étendues et variées.
Registre médium – transparence
• Naim CD test Sampler N°6 (CD)
Décidément, Lucia n’est pas une enceinte compacte comme les autres ou parmi d’autres. Son registre médium est à mon sens un modèle du genre. Le degré de résolution qu’est capable de fournir ce modèle se détecte notamment à travers les extraits du CD test Sampler N°6 édité par Naim. Je retiendrais Tears of Joy d’Antonio Forcione ou encore Remember the River de Fred Simon. Du premier titre, je retiendrais un jeu de guitare et des percussions riches en substance et un détourage de ceux-ci phénoménal. Le travail effectué sur les fréquences médium nous met clairement en regard d’une musicalité fruitée. Les multiples couleurs restituées sont douces, légèrement chatoyantes, mais démunies de toute forme de caricature. Par ailleurs, Lucia se montre toujours lumineuse et offre d’excellentes perspectives en matière d’ouverture et de transparence.
Du second titre, j’ai bien senti que la sonorité du saxophone est en conformité avec celle de l’instrument écouté en « live »; une sonorité cuivrée reproduite fidèlement avec un éventail de nuances étendu. Le côté mélodieux est absolument exquis. Cette Lucia est une analyste de premier plan et, sans faire d’autosuggestion, risque d’en surprendre plus d’un sur ce paramètre.
Registre grave
• Meedle ~ Pink Floyd (CD)
Il ne faut absolument pas faire une fixation sur la fréquence de coupure à 65 Hertz affichée par le constructeur. Cependant, j’ai souhaité vérifier jusqu’où cette enceinte pouvait aller sur ce registre.
Qu’on se le dise, Lucia est largement en capacité de « digérer » et de reproduire sans altération le jeu de guitare basse de Roger Waters sur One of These Days. Cette basse à la texture ferme, bien tendue, descend suffisamment en profondeur pour apparaître réaliste. Au premier abord, je ne pensais pas obtenir une telle substance. J’ai été épaté par le « rendu », la consistance, le suivi des notes et la lisibilité exemplaire de la guitare basse. Sur le même thème, les impacts et le côté matérialisé de la grosse caisse m’ont agréablement étonné et ne décevront absolument pas les aficionados du genre.
Une autre caractéristique singularise Lucia : son assise sur les fréquences graves. Lucia traite les fréquences graves et les charges complexes avec une agilité pas si souvent rencontrée sur des enceintes de cette taille et, plus généralement dans cette catégorie.
Globalement, je peux dire que du grave à l’aigu Lucia est bigrement cohérente, équilibrée. Elle ne privilégie aucune fréquence et sait doser chacune d’elle avec soin.
Fluidité – grain
• Jalousie ~ Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli (vinyle)
Ce duo Menuhin – Grappelli, qu’artistiquement tout oppose, est une véritable pièce de collection musicale. Il suscite toujours chez moi un grand enthousiasme.
Mais avec Lucia, c’est différent : l’enthousiasme passe un cran au dessus pour devenir « débordant ». Avec cette enceinte acoustique, on perçoit avec une grande satisfaction le grain de chacun de ces violons ainsi que la sublime précision de leur jeu respectif. Quel bonheur de sentir le contact de l’archet sur les cordes de chaque violon. Les vibrations des doigts qui déterminent les accords rendent la musique encore plus vivante, plus réaliste, plus captivante.
Chaque interprète y met du sien pour vous sensibiliser à la poésie des œuvres de Gershwin, Kern, Porter, Berlin, etc… et, cela s’entend. Grâce à cette enceinte, j’ai réellement senti que les deux interprètes se sont « éclatés » lors des séances d’enregistrements. Dès lors, Lucia devient elle-même une poétesse, qui a pour vocation de composer un dialogue artistique entre les musiciens et l’auditeur.
Cette enceinte ne fait pas que « distiller » de la musique, elle met en lumière la qualité d’interprétation et celle des instruments de musique. J’ai aussi relevé et apprécié le degré de fluidité de ces deux violons qui se mêlent et s’opposent tour à tour. La musique « s’écoule » librement, sans contrainte, et s’accorde à la virtuosité de chacun de ces artistes.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Seal Soul (CD)
Les enregistrements de Seal Soul ne rassemblent malheureusement pas toutes les qualités requises en matière de prise de son. L’aspect un peu mat, rend parfois l’écoute monotone, voir décharnée. Oh surprise !, l’astucieuse Lucia a tôt fait de corriger le tir en rendant la reproduction plutôt agréable et plus vivante.
Les capacités à réagir promptement font partie intégrante du cahier des charges du concepteur. Les montées en puissance s’effectuent avec une sorte de vélocité et une maîtrise que peu d’enceintes acoustiques de ce gabarit peuvent fournir avec une telle souplesse et une telle réactivité.
La Lucia est un modèle du genre pour ce qui a trait à l’énergie véhiculée par un système rapide et dynamique. Elle ne constitue donc pas un frein au bon enchaînement des phrases musicales. Cette enceinte acoustique se met parfaitement en phase avec le système auquel elle est reliée.
• Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann (CD et vinyle)
Cet album très particulier du Groupe Tri Yann donne également des points de repères précis pour ce qui a trait aux capacités de réaction et au comportement des enceintes acoustiques.
Ce type de musiques fusion où la rythmique prend une part importante sur certains passages – plutôt virulents – démontre que cette « petite bombe » a tous les ingrédients nécessaires pour digérer les coups de batterie, la basse, et les riffs ou solos de guitare électrique sans sourciller. Il n’y a pas à dire, Lucia a du répondant et fait preuve d’une énergie étonnante.
En tout cas, je valide une réponse sur les transitoires qui tient parfaitement la route. J’ai eu un immense plaisir à retrouver cet opéra Folk / Rock aux multiples facettes artistiques. Outre la dynamique procurée par cette enceinte, il apparaît que Lucia est absolument rigoureuse sur tous les plans. Sur les charges complexes, elle réagit vite et bien sans jamais s’affoler. Elle a également ce don de bien faire le discernement entre les rythmique échevelée et les instruments plus traditionnels et les vocaux.
Espace et scène sonores
• Rossini-Respighi – « La Boutique Fantasque » ~ Direction : Antal Dorati (CD)
Incroyable ! Si vous n’avez pas écouté Lucia, vous n’imaginez probablement pas ce qui peut émaner d’une enceinte acoustique de cette taille. Lucia offre une reproduction panoramique assez semblable à celle d’une enceinte acoustique de volume deux à trois fois supérieur. L’ampleur de la scène sonore et son agencement tridimensionnel offrent des perspectives qui donnent à la Danza de Rossini une dimension de grande envergure.
Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de passer des heures à régler le positionnement de chaque enceinte. Un léger pincement vers le point d’écoute et vous obtiendrez reproduction holographique d’un effet saisissant. Le concept de Lucia exclut toute forme de focalisation trop ciblée gauche / droite. Outre l’implantation des groupes d’instruments, le milieu de la scène sonore est toujours bien documenté. Le « volume » de la scène nous fait, de surcroît, bénéficier d’une excellente aération. Chaque plan est à sa place, bien structuré, de façon à bénéficier de l’intégralité du contenu de cette Boutique Fantasque dirigée d’une main de maître par Antal Dorati.
Comme chaque plan est clairement identifié, nous obtenons de multiples contrastes et une profondeur de champ qui permettent de distinguer les instruments de premier plan de ceux de second plan sans pour autant tendre l’oreille.
Séquence émotion – sens de l’expression
• The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing (vinyle)
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Pour la séquence émotion, nous pourrons faire confiance à Roy Gandy (Rega) qui nous a concocté une prise de son et un pressage impeccablement réalisés pour l’album The Secret of Climbing de Stephen Fearing.
Il fallait au moins ça pour démontrer qu’en compagnie des enceintes acoustiques JMR Lucia, la musique est si raffinée qu’elle en devient même enivrante.
Le lien entre l’interprète, sa guitare acoustique, et l’auditeur est immédiatement établi. Pas de filtres ni voile ne viennent s’interpose et perturber l’écoute. La substance de la partie vocale et la sonorité si juste de la guitare vont droit au cœur : l’effet est garanti. Cette enceinte chante sans aucun artifice supplémentaire. Seule l’authenticité prend sa place.
Avec Nameless de Dominique Fils-Aimé, nous allons encore plus loin. Lucia est tout simplement prodigieuse, car elle vous prend par les sentiments. Le vocal se montre sous un jour humain, chaleureux, proche de l’auditeur. Le phrasé, la diction, et plus généralement l’expression retiennent l’attention; il est impossible d’y rester insensible. La présence de l’interprète dans la pièce d’écoute est fascinante. On décèle dans l’expression tout le contenu de l’interprétation, depuis le bruissement des lèvres, les mouvements de la bouche jusqu’aux reprises de souffle. La voix grave et charmeuse m’a donné littéralement la chair de poule, ce qui constitue un très bon présage pour qui attend d’une enceinte acoustique de grandes sensations.
Le vocal est accompagné par un jeu de contrebasse aux contours d’une propreté inouïe et d’une lisibilité sans défaut. Le pincement des cordes est d’une précision que je n’ai jamais rencontré sur des enceintes acoustiques de cette catégorie. Les petites percussions savamment « distillées » dans l’espace musical semblent virevolter devant vous, donnant un surcroît de richesse à l’ensemble. Il n’y a pas à dire, Lucia est enceinte magique qui insuffle la vie et suscite l’enthousiasme.
• The Singing Clarinet ~ Giora Feidman (CD)
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tebilek (CD)
Ce qui me séduit chez Lucia et plus généralement avec les autres modèles du constructeur français, c’est la sincérité et la justesse musicale.
Pas une fausse note, pas une seule faute de goût n’est à relever sur les différents thèmes repris par Giora Feidman. A l’écoute de The Singing Clarinet, il y a un sentiment de bien-être et de confort qui s’installe immédiatement en vous. On savoure sans se poser de questions le son détaché et délié de la clarinette, tout comme les multiples subtilités de l’accompagnement. Quelques notes de harpe ou de guitare viennent vous caresser l’oreille, les percussions et légers coups de cymbales qui s’éteignent délicatement dans le temps et l’espace amènent un supplément de magie et, surtout, beaucoup de plaisir.
Dans un autre style, Dance into Eternity se montre tout aussi « brillant » sur le plan émotionnel. Je dois reconnaître que le jeu de flûte m’a littéralement glacé le dos. Cette flûte aux multiples facettes est d’une limpidité hallucinante. L’interprète s’en donne à cœur joie pour vous faire vibrer. Cette perception est fort bien relayée par cette enceinte acoustique qui a un talent pour faire chanter les musiques les plus expressives.
J’ai également porté mon attention sur le jeu de oud, si prenant, si précis, si expressif ici. Quel bonheur de percevoir cette sonorité boisée, à la fois charnue, détachée, légère et prenante. Il émane de cette écoute un nombre incalculable d’informations qui contribuent à rendre cette musique délicieuse, pure, pleine de charme et d’excellentes surprises.
Conclusion :
Sous ses allures compactes, la JMR Lucia peut se placer au rang des grandes enceintes acoustiques. Mélodieuse, énergique, équilibrée, cette enceinte se montre enthousiasmante à tous points de vues. Aussi, je n’hésiterais pas un instant à la qualifier de « cathédrale musicale ». Cette enceinte m’a ému tout au long des séances d’écoutes. J’ai bien senti que Lucia avait été créée par amour et pour l’amour de la musique. Aussi, je n’hésite pas à la qualifier de meilleure enceinte de sa catégorie.
Prix : 695 € la paire (09/2020)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt