DEVIALET Expert 220 Pro
DEVIALALET Expert 220 Pro
Origine : France
Amplificateur intégré à hybride analogique-numérique ADH®
Puissance : 2 x 220 watts sous 6 ohms
Bande passante : 95 kHz
Taux de distorsion : 0,0005 % à 130 watts / 6 ohms
Taux de distorsion : 0,00025% à 10 watts / 6 ohms
Rapport signal / bruit : 133 dB
1 entrée haut niveau RCA
1 entrée phono RCA paramétrable MM/MC
2 entrées numériques S/PDIF coaxiales,
1 entrée numérique S/PDIF optique Toslink
1 entrée numérique AES/EBU XLR
1 entrée USB
1 entrée Ethernet 10/100
1 entrée WiFi 2,4 GHz b/g/n (jusqu’à 24 bits / 192 kHz)
2009….2018, il m’aura fallu pas loin de 9 ans pour aller à la rencontre de la célèbre marque française DEVIALET qui sévit désormais sur les cinq continents. Beaucoup se sont étonnés de cette absence dans les colonnes de ce magazine. Que de rendez-vous manqués, que d’occasions ratées, bien involontaires de ma part. D’autres supports médiatiques se sont chargés d’accompagner l’ascension de la marque et de ses produits révolutionnaires. Cependant, je vous confie que pendant toutes années, les technologies appliquées par DEVIALET m’intriguaient bigrement, et surtout ma curiosité grandissante m’incitait à faire connaissance avec ces produits de très haute technologie.
Une électronique de référence 100% made in France
Je ne reviendrais pas en détail sur le concept et les multiples brevets déposés par la marque. C’est davantage la musicalité qui m’intéressait et c’est en ce sens que je suis allé à la rencontre du modèle Expert 220 Pro.
Cette référence est plus qu’un simple amplificateur intégré dans la mesure où il intègre une section Dac particulièrement élaborée et complète avec toute la connectique nécessaire.
Le constructeur précise que la section amplificatrice est de type hybride analogique-numérique ADH®, avec système SAM® d’adaptation en temps réel du signal transmis aux enceintes. Cette technologie propriétaire s’appuie sur le fonctionnement simultanée d’une section d’amplification analogique (classe A) et de quatre sections numériques. L’alimentation est du type à découpage de taille physique très modeste, expliquant la faible épaisseur du boîtier en aluminium, ne sacrifiant cependant rien à la puissance de sortie affichée à 2 x 220 watts sous 6 ohms.
Possibilités de connexions
Outre les quatre borniers HP de très haute qualité acceptant tous types de format (fiches bananes, fils nus, fourches), la face arrière comporte une panoplie substantielle de connecteurs analogiques et numériques également de qualité irréprochable, directement boulonnés sur le châssis et isolés de celui-ci, dont une entrée dédiée à une platine vinyle.
L’entrée phono accepte indifféremment les cellules MM ou MC via la technologie Record Active Matching qui permet de configurer l’entrée phono de l’ampli Devialet Expert 220 Pro : l’adaptation du gain et de l’impédance de charge sont à portée de mains et permettent d’exploiter pleinement la quasi majorité des cellules phonocaptrices du marché.
Parmi les possibilités liées à la section de conversion numérique / analogique, l’Expert 220 Pro bénéficie d’une technologie « maison » Asynchronous Intelligent Route vous permettant de jouir du streaming haute résolution et d’écouter vos fichiers audio issus d’un smartphone ou d’un serveur ainsi que les « services » de musique en ligne.
L’application pour iOS et Android Devialet Remote permet un pilotage confortable de l’amplificateur. La technologie de streaming AIR est compatible avec les flux audio jusqu’à 24 bits et 192 kHz, via Ethernet ou WiFi. L’entrée USB du Devialet Expert 220 Pro est compatible avec les flux audio DSD 2,8 MHz et autorise l’enregistrement vers un ordinateur des sources connectées à l’amplificateur.
Adaptation optimale des enceintes acoustiques
Ce concentré de technologie offre une possibilité innovante : à partir d’un modèle mathématique avancé de vos enceintes, la technologie révolutionnaire SAM® permet à l’Expert Pro de transmettre aux enceintes acoustiques le signal idéal pour une fidélité acoustique extrême. Les ingénieurs Devialet font le tour du monde pour rendre vos enceintes « SAM-Ready ». A ce jour, plus de 800 ont été répertoriés et intégrés dans le système d’exploitation.
Vous l’aurez compris, l’Expert 220 Pro est un produit entièrement paramétrable doublé d’une souplesse d’utilisation quasiment infinie. De plus, les technologies « intelligentes » qui ont présidé la mise au point de la série Expert autorisent une évolution à l’infini. Ainsi, votre amplificateur sera toujours d’actualité.
Une télécommande rationnelle et pratique
Tout ce petit monde se pilote au doigt et à l’oeil à l’aide de la superbe télécommande en aluminium massif brillant. Cette télécommande émet ses signaux par radiofréquences en lieu et place de l’habituel système à infrarouge.
Aucun paramètre n’est accessible sur le boîtier ultra plat en aluminium poli à la main dont la présentation est réduite à sa plus simple expression.
Cette télécommande, traitée avec le soin, offre une foule de possibilités de réglages dont, entre autres, la balance, le grave et l’aigu séparés. Malheureusement, les renseignements attachés aux différents réglages ne peuvent être suivis qu’à l’aide de l’afficheur LCD présent sur le dessus de l’amplificateur. Scrupuleux du bien être de son propriétaire, le concepteur vous offre la possibilité d’accrocher l’Expert 220 Pro au mur : vous pourrez donc effectuer les réglages depuis votre fauteuil d’écoute.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués en auditorium avec le matériel suivant : Drive Moon 260 D, enceintes acoustiques ELAC FS 407, câble numérique NORDOST Norse 2 Heimdall 2 AES/EBU avec fiches XLR Neutrik, câbles HP NORDOST Red Dawn Life.
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk2, câbles secteur Lief Red Dawn de la même marque.
CD utilisés : Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Seal Soul – Marquises de Jacques Brel – Quiet Night’s par Diana Krall – Swinging the Big Band par Quincy Jones – Requiem de Mozart dirigé par Herbert Von Karajan – Meedle de Pink Floyd – « Prodiges » par Camille Berthollet – Camille et Julie Berthollet avec l’Orchestre Philarmonique de Monté Carlo & Thomas Dutronc – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach dirigé par Léopold Stokowski – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek, etc…
1° Musicalité d’ensemble et premières impressions
Les premières impressions d’écoutes sont surprenantes, déconcertantes même, en tout cas différentes de celles qui m’aient été donnée d’apprécier sur des amplificateurs à tubes comme à transistors de gamme semblable, voir supérieure. Le « son » Devialet tranche assez nettement avec celui issu des philosophies musicales actuelles ou passées qui caractérisent les autres électroniques. En d’autres termes, la « teinte » sonore m’est apparue « nouvelle », et je vais tenter d’expliquer pourquoi, mon ressenti et les impressions toutes personnelles qui découlent de ces longues heures passées en compagnie de L’expert 220 Pro.
Par ailleurs, j’ajoute que le Devialet intègre une section de conversion N/A est très performante. Les « assemblages » entre le lecteur Moon 260 D en mode Drive donne de biens meilleurs résultats que son utilisation en mode lecteur CD intégré connecté à l’entrée haut niveau de l’amplificateur.
2° Couleur des timbres
Registres médium et aigus
• Naim – CD test Sampler N°6
Ce CD est redoutable pour faire passer des impressions et juger le comportement musical d’un appareil ou d’un système dans son ensemble.
S’agissant du « duo » médium / aigu, je suis un peu resté sur ma faim. Oui, je n’ai pas eu le privilège de goûter spontanément à la luminosité des références actuelles en matière d’amplification. Tears Of Joy d’Antonio Forcione m’est apparu de prime abord un peu « morne ». On aurait dit qu’un voile venait masquer les infimes subtilités du jeu de guitare. Aux changements d’accords, le fret sur les cordes de l’instrument n’apparaissait pas aussi nettement qu’à l’accoutumée. Dans le même esprit, les coups de cymbales ou autres « petites » percussions qui ponctuent la partition n’apparaissent pas d’emblée avec la clarté attendue.
J’ai même été décontenancé par les timbres du saxophone du saxophone de Remember The River de Fred Simon. Je reconnais volontiers que le trio saxophone – piano – contrebasse joue à l’unisson, mais qu’il manque de spontanéité, voir d’ouverture.
• « Prodiges » par Camille Bertholet
Il faudra « jouer » avec le réglage d’aigu de quelques décibels pour obtenir quelque chose de plus « affirmé » sur le haut du spectre. Ce registre prend alors des couleurs moins pâles et file plus haut. Sur l’Eté des Quatre Saisons de Vivaldi, le violon de la prodigieuse Camille Berthollet se montre cette fois plus ouvert : on y retrouve d’ailleurs une excellente précision, avec une texture qui sait rester douce. L’agressivité a été bannie du cahier des charges de chez Devialet. Je précise même que cet amplificateur se singularise par une forme de chaleur que l’on retrouvera sur l’intégralité des extraits qui ont servi à ce test d’écoute.
Lorsque j’évoque la chaleur qui singularise cet amplificateur, je n’évoque pas d’effets de rondeur. Le Devialet Expert 220 Pro est bien plus subtil que cela. Il s’efforce de mettre l’accent sur le côté « boisé » et soyeux des instruments à cordes pour les reproduire de manière la plus naturelle possible. Après avoir effectué le réglage optimal du registre aigu, j’ai pu entendre ce que j’attendais : des nuances, le vibrato des accords, le délicat frottement de l’archet sur les cordes du violon. Le Concerto pour deux violons Op.3 N° 8 d’Antonio Vivaldi est absolument éblouissant. Les cordes en général et le violon en particulier se mettent à chanter vous entraînant dans cette farandole de notes ou alternent délicatement une foule de petites variations et des harmoniques bien amenées qui enrichissent le message sonore.
Registre grave
• « Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss » – Direction Lorin Maazel
A-BY-SSAL ! est réellement le terme qui convient si l’on veut résumer le comportement du registre grave. L’ouverture aux grandes orgues fait littéralement trembler les murs. Les sensations d’un prodigieux tremblement de terre se font nettement sentir de l’ouverture au final. Les timbales, au grave plus limité certes, prennent l’embonpoint nécessaire et la « matière » nécessaire pour faire sentir que sur ce registre l’Expert 220 « en a sous le pieds ». Je ne crois me tromper en vous disant que c’est l’amplificateur le plus pertinent sur ce point qu’il m’ait été donné d’écouter en 40 ans…tout de même.
• Collaboration par Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida
C’est bien l’incontournable Valéria qui illustre bien le talent du Modern Jazz Quartet accompagné à la guitare par Laurindo Almeida qui sert de référence lorsqu’il s’agit d’analyser le comportement d’une contrebasse (entre autres). Sur ce point, pas d’inquiétudes à avoir : l’Expert Pro 220 répond à l’appel et les notes graves, voir infra graves sont traitées avec toutes les précautions d’usage.
Ça descend bas, mais alors réellement bas et, pour ne pas être en reste, l’amplificateur s’applique à analyser et suivre les notes de manière à donner à cette contrebasse un swing du tonnerre au point d’être face à une contrebasse qui « danse » et dicte le rythme à l’ensemble de l’extrait. Le doigté est absolument prodigieux, les mains du contrebassiste se baladent sur le manche de l’instrument avec une dextérité qui s’entend. Le pincement de chacune de cordes est « infernalement » reproduit.
En clair, nous avons affaire à un registre grave profond, franc, bien défini, mais jamais « boursoufflé’, projeté ou encore caricatural.
3° Définition – transparence – fluidité
• Seal Soul
Si la fluidité est l’un des points forts de cet amplificateur et de sa carte numérique / analogique, on pourra un peu moins se réjouir de la transparence.
Là encore, il faudra régler avec soin le correcteur d’aigu pour essayer de débusquer les moindres nuances contenues par exemple sur cet album. Il faut reconnaître que sa prise de son n’a pas spécialement « traitée » aux petits oignons. Cependant, je trouve qu’il manque quelque chose à l’orchestration qui apparait parfois ici terne, voir confuse, où alors il y a quelque chose qui m’échappe. Seal n’a pas l’air en grande forme, en dépit de l’expressivité de sa voix aux caractéristiques généralement envoutantes. Les différent extraits ne manquent pas de souplesse, mais il ressort de cette écoute une reproduction un peu « monitor ».
• Quiet Nights par Diana Krall
La prestation de Diana Krall se montre toujours aussi exaltante. La voix suave de la chanteuse retrouve les couleurs attendues et l’orchestration distille une foule de notes qui s’enchainent logiquement sans accrocs avec une excellente fluidité et une chaleur humaine particulièrement appréciables. Même si nous n’assistons pas à une transparence hyper cristalline, je me suis surpris à reconnaître un bon nombre de variations et de nuances largement perceptibles. Les notes de piano sont reproduites sans défauts. Le jeu de drums, légèrement feutré me semble pertinent. Les accords de guitares s’enchainent logiquement et sans une once d’hésitation. L’orchestration, dans son ensemble, est reproduite de façon relativement limpide avec les l’essentiel des informations contenues sur l’enregistrement.
4° Dynamique – réactivité – rigueur
• « Meedle » par Pink Floyd
Avec l’Expert 220 Pro, vous pouvez dormir tranquille ou plus exactement écouter la musique avec une grande sérénité. Cet amplificateur se pliera à tous vos caprices car il affiche une puissance de feu et une dynamique dantesques.
Il est investi par une source d’énergie inépuisable qui vous confortera sur ces capacités à régir vite et bien avec une rigueur affirmée. Comme j’ai pu le constater avec One of These Days, cet amplificateur casse la baraque. Les accélérations sont d’une vigueur extraordinaire. La guitare basse « assure » et les notes s’enchaînent avec un excellent détourage, sans bavures, sans faux plis avec une précision hors normes. Les riffs de guitare électrique ainsi que la rythmique de la batterie m’ont laissé pantois…. d’admiration. Les coups de caisse claire ainsi que « l’attaque » sur la grosse caisse montre que l’électronique et l’alimentation ont été étudiées de façon à ne rien laisser au hasard ou de côté. Si l’on monte le son au delà du raisonnable, nous nous apercevons que le Devialet ne capitule jamais devant les difficultés, et surtout s’exécute sans une once de distorsion. Le chiffre de 0,00025 % annoncé est bien réel et vérifié.
5° Scène sonore – étagement des plans
• Requiem de Mozart par Herbert Von Karajan
Il ne vous faudra pas plus de trente secondes pour vous apercevoir que le Devialet s’y entend pour remplir confortablement votre salle d’écoute d’un Requiem tel que celui de Mozart. Cet amplificateur n’est peut-être pas le plus généreux du moment, mais il tient ses promesses. La scène sonore est d’une ampleur qui se tient, holographique avec de la « substance » entre les enceintes acoustiques. La hauteur permet d’évaluer correctement les prestations des solistes et du « volume » procuré par les chœurs.
Si les plans sont bien étagés, j’aurais apprécié que les contrastes fussent plus « marqués ». La profondeur de champ accuse quelques limites qui me gênent un peu car l’image prend alors une « posture concave« . Je vous rassure, vous distinguez correctement les instruments de premier plan de ceux de second ou troisième plan. Les interventions minimalistes de tel ou tel instrument sont cependant bien perceptibles.
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach – Direction Léopold Stokowski (version Decca 1973)
Avec cet enregistrement du plus grand intérêt sur le plan artistique que sur le plan technique (prise de son & mixage), nous percevons aisément la structure de l’image sonore. Les plans plus marqués de la Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach que ceux du Requiem de Mozart ressortent évidemment mieux, mais je peux regretter tout de même un léger manque de relief si l’on porte un point d’attention sur la profondeur de scène sonore.
La spatialisation en générale, la séparation des canaux et la hauteur de scène prennent des dimensions et une étoffe appréciables. La musique « emplit » honorablement la pièce d’écoute et chaque pupitre ou groupe d’instrument prend la place qui lui a été attribuée. Même à fort niveau d’écoute, je n’ai nullement constaté une once de confusion. La partition se déroule avec détachement et une belle aération.
6° Pouvoir d’expression et communication avec l’auditeur
• Dance intro Eternity – Omar Faruk Tekbilek
Pourtant doté d’une fort pouvoir d’expression, cet amplificateur n’a pas réussi à 100% à me convaincre lorsqu’il s’est agit d’exprimer la musique avec cet aspect éclatant qui caractérise d’autres références de gamme ou de prix équivalents. J’ai réellement eu ce sentiment d’une certaine distance entre les interprètes et l’auditeur – une sorte de barrière qui laisse l’auditeur un peu en retrait de l’aspect purement émotionnel qui fait le lien entre les musiciens et l’auditeur.
Même à haut niveau d’écoute, il subsiste une sorte de fossé qui ne permet pas totalement de bénéficier des moments magiques qui émanent habituellement de certains extraits de cet album au fort pouvoir de communication. J’ai un peu le sentiment que cet amplificateur, pourtant bien rôdé et stabilisé en température au moment des tests, fait preuve d’une certaine retenue.
• Tri Yann en concert – Live 1996
En dépit de cette forme de « d’introversion » évoquée ci-avant, je dois reconnaître que j’ai passé d’agréables moments à revivre cette série de concerts. On ressent assez bien la volonté du Groupe à faire partager des émotions au travers des thèmes qui vont du rock pur et dur à la musique plus traditionnelle. L’ambiance d’une salle de spectacle montre bien le côté vivant de l’enregistrement. L’Expert 220 Pro peut alors vous faire profiter de la texture charnelle d’une basse électrique aux articulations savamment jouées, vous faire profiter du jeu de batterie très travaillé, tout comme la sonorité réaliste de la veuze et de l’aspect aérien de la flûte traversière qui semble s’envoler au dessus de la scène. La harpe bardique ainsi que les guitares acoustiques offrent une texture naturelle avec des notes très détachées. Vous l’aurez compris, cet amplificateur s’applique à détourer scrupuleusement les instruments.
• Swinging the Big Band par Quincy Jones
Sur cet album signé Quincy Jones, nous retrouvons une « série » de cuivres rutilants aux couleurs réellement appréciables. L’extrait Caravan de Duke Ellington prend ici une « tournure » particulièrement réussie dans la mesure où malgré une prise de son ancienne, j’ai eu le sentiment d’un enregistrement qui aurait été « rénové ». Je pense que la texture chaleureuse qui caractérise cet amplificateur y est pour beaucoup.
Le côté un peu froid de l’enregistrement d’origine laisse place à quelque chose de plus humain immédiatement identifiable sur Take Five. Ce morceau brille par l’excellence de son interprétation remarquable prise en charge par l’amplificateur qui n’abandonne jamais face aux excès d’une trompète bouchée, d’un trombone qui impose sa présence ou d’un jeu de saxophone à la tonalité bien « cuivrée ».
La contrebasse affiche un suivi mélodique « tracé » méthodiquement doublé d’une belle assise : on entend chaque note qui forme un contraste bien amené avec le jeu de cymbales finement reproduit et son ciselé assez remarquable.
Conclusion :
A tout dire, cet amplificateur qui incarne le luxe à la française me laisse perplexe, voir dubitatif. Sur le plan technologique, aucune critique n’est à formuler : l’Expert Pro 220 est à la pointe – sans doute ce qui se fait de mieux.
Sur le plan musical, en dépit d’un grand nombre de qualités, cette mouture DEVIALET n’a pas réussi à me séduire ou m’émouvoir totalement. Pourtant musical, cet amplificateur n’est peut-être pas un produit qui s’adresse aux plus puristes ou aux audiophiles aux exigences démesurées après tout.
Synthèse : | Musicalité : une approche pas banale Appréciation personnelle : mitigée Rapport musicalité – prix : complexe à déterminer |
Prix : 8490 € (03/2018)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt