Un rebond possible pour la cassette audio ?

L’édito de Lionel

 

Un rebond possible pour la cassette audio ?

 

La cassette audio ! qu’es-aquo se demanderont les plus jeunes générations. Les générations antérieures viendront nous dire que ce support d’enregistrement / lecture analogique du siècle passé est totalement obsolète. A l’inverse, une caste de « mordus » nous enseigne que la cassette audio n’est pas morte. Bien au contraire, tout comme le disque vinyle, elle semble renaître de ses cendres et ses « supporters » n’ont pas peur d’évoquer un retour inattendu, et même inespéré.

De mon côté, étant toujours un utilisateur, ponctuel certes, de ce support, j’ai beau chercher, je n’ai pas réellement trouvé de réponses concrètes sur ce sujet sur le territoire Français et même le continent Européen.

D’ailleurs dans le monde audiophile pur et dur, il ne subsiste que peu d’utilisateurs de ce support aux performances, reconnaissons le, limitées sur le papier. Certes, la cassette est (était) souple d’utilisation, compacte et elle permettait de composer ses propres programmes musicaux à partir de disques vinyles ou d’émissions radiophoniques.

A son heure de gloire, la cassette a tout de même révolutionné les habitudes en matière d’écoute de musique, jusqu’alors limitée au disque vinyle, aux bandes magnétiques sur bobines libres beaucoup moins maniables. Grâce aux autoradios et au légendaire baladeur, il est devenu possible d’écouter de la musique de façon individuelle ailleurs qu’à la maison. La voie du « nomadisme musical » était née.

En outre, depuis sa création par Philips en 1963, le support magnétique et surtout les machines à enregistrer et lire les cassettes ont terriblement évolué à un point tel qu’elles ont pu rejoindre sans complexe les systèmes audio les plus performants et musicaux en « vigueur » dans les années 70,80 et 90. Les plus anciens d’entre nous se souviennent des fâmeux Nakamichi, Teac, Tascam, Revox, Aïwa, etc…

Pendant cette période, les grands éditeurs phonographiques n’ont pas hésité à proposer des albums préenregistrés sur cassettes, évitant à l’audiophile pressé d’avoir recours à de fastidieuses séances de copie sur cassettes vierges. A noter toutefois que ces éditions codées en Doby B ou même sans Dolby avaient des performances musicales inférieures à celles d’un disque vinyle ou copies de celui-ci effectuées par un utilisateur doté d’une machine de course à 3 têtes et 3 moteurs (encore que…).

Tout comme le magnétophone à bobines libres, les platines cassettes et les supports magnétiques qui allaient de paire ont été détrônés par la génération des supports numériques au milieu des années 90, rayant d’un revers de manche la magie de l’analogique, mais aussi tous les inconvénients d’un support, somme toute, assez fragile si l’on y prenait pas garde.

Depuis quelques années, à l’instar du magnétophone à bobines libres, on évoque une forme de résurrection de la cassette audio. Vrai ou faux ? A vrai dire, aucune communication précise n’a été effectuée pour confirmer (ou non) son rebond. Nous savons que certains artistes tels que Metallica ou The Flaming Lips par exemple ont, via leur maison de disques, ressorti certains albums en édition limitée, sans doute pour des raisons sentimentales avant tout. Mais de là à signifier que la cassette audio va reprendre ses droits, comme le disque vinyle, il y a une marge…même si Outre-Atlantique, National Audio Company voit ses ventes progresser régulièrement. Pour ce qui a trait aux cassettes vierges, en France RTM en a repris la fabrication en limitant l’offre aux seuls modèles IEC1 / type 1 normal bias 120µs eq.

Si ce marché prend l’essor que l’on veut bien lui prêter, il paraît alors curieux qu’aucune marque de renom ne se soit risquée à nous proposer de nouveaux lecteurs / enregistreurs dits de salon capables de s’insérer dans une chaîne haute fidélité. Nous pouvons même nous demander si les machines de la grande époque ont encore une place au sein d’équipements contemporains de grande classe, mais ça c’est encore un autre sujet.

Pour ma part, le retour en grâce et l’attrait de ce support analogique me semble plutôt timide et objectivement compromis, et pourtant :