KEF Q100
Conception : Grande Bretagne
Réalisation : Chine
Enceinte 2 voies / 2 haut-parleurs Uni-Q
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 86 dB / 1w / 1m
Impédance moyenne : 8 ohms
Puissance requise : de 10 watts à 100 watts
Réponse en fréquence : 49 Hz à 40 kHz +/- 3db
Dimensions : ( H x L x P ) 30,0 x 18,0 x 27,2
L’enceinte compacte KEF Q100 constitue le tout début de gamme du constructeur britannique, dont le catalogue est constitué d’un panel de références étendu, avec au sommet de la gamme la grande BLADE qui a fait l’objet d’un banc d’essai complet dans cette même page.
La Q100 est une enceinte dite compacte qui s’impose comme une alternative concurrentielle dans une gamme de prix aux alentours de 500 €. Comme toutes les enceintes KEF de dernière génération, cette compacte embarque le système de haut-parleurs Uni-Q. Ce système » coaxial » est composé d’un haut-parleur grave / médium de 13 cm de diamètre en aluminium sur lequel vient se superposer un tweeter à dôme ventilé doté d’une membrane en aluminium de 25 mm de diamètre à charge dite infinie. Le site internet KEF en langue française donne des détails techniques très précis sur l’ensemble Uni-Q vous permettant de faire plus ample connaissance avec les techniques développées par le concepteur.
La KEF Q100 est une enceinte 2 voies de type bass-reflex avec évent placé en face avant. La face arrière ne comporte qu’une seule paire de borniers pour fil nu, fourches, et fiches bananes. La construction et la finition n’appellent pas de commentaires particuliers : on est en présence d’un produit assemblé avec soin et plaisant à regarder.
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ECOUTE
Les tests ont été réalisés au travers de plusieurs séances d’écoutes, dans des conditions diverses en auditoriums spécialisés en Angleterre et en France, et grandes surfaces multi-média. Une gamme assez large de produits m’a permis de me faire une idée assez précise quant au comportement de cette enceinte : ensemble MARANTZ PM 6004 et CD 6004, REGA Brio-R et Apollo-R, NAD C316 BEE et CD C516 BEE, NAIM Nait 5 i et CD 5 i, SIM Audio Moon I-1 et Moon CD1, ATOLL IN 80 SE et CD 80 SE.
A l’évidence et selon les produits, les résultats musicaux sont réellement très éclectiques d’un ensemble à l’autre, et le futur propriétaire veillera à associer à la KEF Q100 des produits plutôt neutres, voir faisant preuve d’une certaine douceur. Le mariage avec des produits un peu trop » affûtés » se soldera à coup sûr par une forme de surbrillance en faveur du haut du spectre qui risquerait de nuire à l’équilibre et l’homogénéité globale. De prime abord, il ne me paraît pas opportun de suggérer les électroniques ATOLL, et je ne retiendrais pas les ensembles CAMBRIDGE pour leur manque de rigueur.
D’emblée la Q100 s’inscrit dans une philosophie musicale que je qualifie de généreuse. En cela, elle se démarque assez de ses concurrentes par l’aspect relativement holographique de la scène sonore. Sans dire réellement que cette enceinte est envahissante, la scène sonore prend des dimensions » intéressantes » au sein d’une pièce d’écoute de petite ou de moyenne dimensions, et ne sera pas ridicule dans un salon d’écoute d’une dimension de 20 à 25 m². Malgré une sensibilité (rendement) de 86 dB, la Q100 ne requiert pas forcément des électroniques de très forte puissance. Toutefois, on s’attachera à utiliser des amplificateurs plutôt bien alimentés et capables de tenir leurs promesses en matière de puissance annoncée.
Comme évoqué en préambule, la Q100 est extrêmement sensible aux caractéristiques et traits de caractère musicaux de l’amplificateur et de la source utilisés. L’aspect analytique des actuelles modèles KEF est bien perceptible, et c’est une excellente nouvelle dans la mesure où avec le système NAIM ou SIM AUDIO, nous avons droit à une excellente transparence générale de laquelle il émane un grand nombre de détails. Le système Uni-Q plaide largement en faveur de la précision, du détourage des voix et des instruments de musique. Il est aussi probable que la rapidité d’exécution et l’ouverture générale soient le résultat d’une conception saine et d’un choix méticuleux de chaque composant.
La bande passante subjective apparaît suffisamment étendue pour être crédible. Même si le registre grave ne descend pas spécialement bas, il ne serait pas sage de considérer l’ensemble des fréquences graves ou bas médium comme limitée, ou frustrante. Ce registre grave fait preuve d’une bonne tenue, d’une excellente fermeté et d’une très bonne lisibilité. S’il peut apparaître parfois un peu maigre ou léger, on pourra s’interroger sur les caractéristiques de l’amplificateur et / ou des câbles HP. Le poids des notes est pour ma part relativement convainquant, compte tenu de la taille des enceintes acoustiques.
Les registres médium et aigu offrent un bouquet de couleurs tonales variées, qui selon les amplificateurs retenus, offrent des perspectives musicales satisfaisantes. Il n’est pas nécessaire de s’interroger pendant des heures pour observer que le médium / aigu est riche. Le haut du spectre file haut avec finesse, avec toutefois une légère tendance à la surbrillance dans certains cas de figure. Si l’on s’arrête sur les couples MARANTZ et NAD, le mariage aura pour conséquence d’assurer un bel équilibre subjectif et donner des couleurs musicales variées. Avec l’ensemble REGA et NAIM, on s’assure d’une musicalité qui va encore plus loin en matière de tenue générale, de précision et d’ouverture. Les couples ATOLL et SIM Audio m’ont peut-être moins convaincu dans ces exercices où j’ai trouvé un registre aigu légèrement insistant.
La petite KEF a de bons atouts complémentaires : quels que soient les systèmes utilisés, j’ai pu observer que les musiciens trouvaient bien leur place dans la pièce d’écoute. L’étagement des plans n’a sans doute pas un effet qui retiendra en premier lieu l’attention de l’auditeur ; toutefois la Q100 tire pas trop mal son épingle du jeu sur ce point précis.
Il faut noter que les instruments de musique ont une bonne » consistance » générale qui, en tout cas, ne frustrera pas les audiophiles ou mélomanes qui attachent une importance capitale à la qualité de reproduction. Dans tous les cas de figure, la lisibilité est toujours au rendez vous, et l’excellence du détourage des instruments et des voix dépendra bien entendu des éléments qui accompagnent cette enceintes acoustique. Sur les charges complexes, la KEF Q100 suit sans peine la cadence, et j’ai trouvé que les articulations étaient bien ordonnancées, et la réactivité assurée. Installée dans une pièce d’écoute de petite ou de moyenne dimension, je dois admettre que les instruments de musique tels que le piano et la contrebasse ne manquent ni de consistance ni de poids.
Si l’on évoque enfin l’aspect naturel, notamment sur les vocaux et les instruments acoustiques, on peut émettre quelques réserves : ces réserves pourront être plus ou moins nuancées selon les éléments associés à cette enceinte acoustique. Malgré les bons résultats obtenus avec l’ensemble NAD, il y a un aspect » timide » qui subsiste et la musicalité reste éloignée d’une restitution totalement naturelle. Dans un autre registre, je ne trouve pas non plus que l’ensemble ATOLL permette à cette enceinte de trouver sa vitesse de croisière sur ce thème. En revanche, les résultats obtenus avec les couples MARANTZ, REGA, et NAIM permettent d’obtenir une restitution fluide, équilibrée, et finalement naturelle.
Conclusion :
Loin de revendiquer les performances de modèles plus onéreux, la KEF Q100 n’a peut-être finalement pas grand chose à envier à sa grande sœur BLADE … Beaucoup plus simple à mettre en œuvre et davantage destinée à accompagner des ensembles de début de gamme (audiophile), cette enceinte compacte a un certain nombre de caractéristiques qui lui permettent de trouver sa place au sein de systèmes musicaux, qui ont quelque chose à » raconter « , et ont un tant soi peu de caractère. Bien installée, la Q100 est capable d’être un vecteur musical très intéressant et vivant, et pourra même procurer des moments d’émotions singuliers. A découvrir.
Cotations : |
Musicalité : bonne
Appréciation personnelle : digne d’intérêt
Rapport musicalité / prix : concurrentiel
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Prix : 500 € (05/2013)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
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