ELIPSON platine vinyle Chroma 400

Origine : France
Platine vinyle
Entraînement : courroie plate
Vitesses : 33,33 tr/m – 45 tr/m – 78 tr/m
Bras : de type droit
Cellule : Ortofon OM10

Voici quelques années que la société Française ELIPSON développe des platines vinyles, ou plus exactement un modèle décliné en différentes versions dont l’un deux est muni d’un préamplificateur phono.

La Chroma 400 qui fait l’objet de ce banc d’essai n’a pas les prétentions d’une platine haut de gamme. Elle est assemblée à la main en France dans les ateliers du constructeur. Il s’agit d’un modèle assez simple à entraînemement par courroie plate. Cette dernière relie directement l’axe du moteur au plateau. Le châssis en aggloméré adopte une finition laquée sobre et de bon goût. Cette platine pourra être livrée en trois coloris : blanc, rouge ou noir.

Ce socle assez léger et réputé rigide accueille le bras de lecture, l’axe du plateau en acier embouti, ainsi que le moteur légèrement déporté.

Le moteur suspendu à entraînement numérique vise à éliminer toute forme de friction. Le système de générateur de changement de vitesse précis assure une rotation réputée stable.

A l’arrière, deux fiches RCA permettront le choix du cordon de modulation. Nous y trouverons aussi un prise pour l’alimentation extérieure.

Cette platine entièrement manuelle bénéficie d’un bras droit léger et rigide en carbone élaboré en France. La coquille porte-cellule n’est pas amovible, ce qui rend le montage d’une cellule assez peu aisé. D’origine, la Chroma 400 est livrée avec une cellule à aimant mobile Ortofon OM 10 qui constitue le minimum vital.

Nous trouvons sur le châssis une unique commande qui permet la mise en route et la sélection de l’une des trois vitesses 33,33 – 45 – 78 tours par minute et la mise en mouvement.

D’un point de vue général la structure me semble extrêmement légère, fragile et sujette à vibrations, à commencer par le bras pourtant en carbone et son système à cardans, lui aussi léger en apparence.

Ecoute et impressions  :

Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :

cellules MM ORTOFON 2M Blue & REGA Elys2
préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2,
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400VA,
Amplificateur intégré YBA Genesis IA3A,
– enceintes acoustiques PEL Kantor,
– Câbles de modulation ESPRIT Beta 8G 2019, YBA Glass, VAN DEN HUL the Orchid, VAN DEN HUL the Name,
– Câbles HP ESPRIT Aura, ESPRIT Beta 8G 2019, YBA Diamond, MELODIKA Brown Sugar BSSC45.

Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Alpha, Celesta & Eterna.

Vinyles sélectionnés : Nameless & StayTunedi ~ Dominique Fils-Aimé – Contrastes par Pachacamac – Quiet Night’s ~ Diana Krall – Stéréo à la carte ~ collection Decca Phase 4 – Guitar Genius par Chet Atkins – Georges Brassens vol.11 – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Crucifixus ~ Jean-Christian Michel – All Time Favorite Melodies of Japan – A Memorial for Glenn Miller 1,2 et 3 – « Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss » ~ Direction Zubin Mehta – Bach Spectacular ~ The Kingsway Symphony Orchestra ~ Direction Camarata – Le Vaisseau de Pierre – Molière ~ bande originale du film – Barry Lindon ~ bande originale du film – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach, par The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten,  etc…

Couleurs tonales

• Quiet Nights ~ Diana Krall
• Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach, par The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten
• Shadow Hunter ~ Davy Spillane

La cellule d’origine étant remplacée par, successivement, les modèles ORTOFON 2M Blue et REGA Elys2, on était en droit d’attendre une musicalité attrayante, riche, haute en couleurs. Je dois avouer que l’exercice n’a pas été réellement concluant. La reproduction est relativement démunie de substance. Bien évidement, le registre aigu s’annonce intéressant sur quelques paramètres. Il file assez haut et conformément aux cellules utilisées pour le test. Toutefois, les mille couleurs qui, habituellement, font briller les instruments baroques des Concertos Brandebourgeois vus par Benjamen Britten s’affiche avec une pâleur dérangeante, pour ne pas dire frustrante.

Le grain est du clavecin tout comme celui des violons et violoncelles est réduit au strict minimum. Le « son vinyle » ressort assez bien et je n’ai pas de critiques à formuler sur la fluidité, mais d’autres platines vinyles de cette gamme et de ce prix apporte beaucoup de choses supplémentaires, et se montrent plus ouvertes.

Je me suis senti davantage à l’aise avec Quiet Nights de Diana Krall passe relativement bien, notamment sur les vocaux et l’orchestration en toile de fond. A défaut d’apporter un éclairage sur d’infimes détails, tels que les coups de cymbales, les frets de guitare ou le pincement des cordes sur la contrebasse, le registre médium laisse tout de même passer quelques nuances. On ne parlera pas de transparence cristalline.

Comme je le redoutais, la structure légère ne permet pas de s’affranchir totalement des phénomènes vibratoires. Cela est perceptible sur ce magnifique disque Shadow Hunter de Davy Spillane où, à défaut, de percevoir toute la magie du Uilleann pipe ou du tin whistle ou d’autres instruments traditionnels, je n’ai pas été  conquis par cette reproduction assez terne, plus ou moins fidèle.

Le détourage des instruments et des voix manque cruellement de rigueur. Il règne sur l’écoute un flou plutôt gênant qui vient perturber la le bon déroulement des phrases musicales et leur définition.

Registre grave

Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann

Le registre grave n’est pas non plus un élément qui comblera les amateurs de valeurs abyssales. Il faudra humblement se satisfaire d’un jeu de guitare basse relativement léger d’une part, et manquant lui aussi de définition. Ces manquements ne sont à imputer ni aux cellules ni au préamplificateur phono dont les paramètres peuvent être réglés à la demande.

La reproduction de la grosse caisse de la batterie est acceptable. On y décèle une enveloppe acceptable et une matérialisation qui peut, au demeurant varier, d’une cellule à l’autre. On sent que la cellule Ortofon pousse un peu plus loin sur ce paramètre, mais nous sommes un peu loin des sensations que procurent d’autres platines vinyles avec des cellules identiques et dans des conditions d’écoutes semblables.

Dynamique – réactivité – rigueur

• Barry Lindon (B.O. du film)

Question dynamique, même accompagnée des cellules précitées ci-avant, on ne peut réellement dire que cette platine met en évidence l’aspect percutant et poignant de la Sarabande de Haendel qui illustre la bande originale du film Barry Lindon.
Je trouve que cette platine a beaucoup de retenue sur la montée en puissance de l’orchestration, et plus précisément sur les percussions. Le côté « enrobé » des coups de timbales et les attaques n’offrent pas une étoffe extraordinaire. Je n’irai pas jusqu’à dire que la reproduction manque de rigueur, mais la musique n’a pas le panache auquel je m’attendais.
Sur des extraits moins démonstratifs, tel que Piano Trio opus 100 de Schubert, le côté un peu coincé transparaît assez nettement ce qui gâche un peu le plaisir de l’écoute. Les attaques de piano sont pourtant franches, bien marquées et la réactivité générale ne souffre pas de réelle insuffisance, mais il manque ce petit « plus » qui permet de rendre l’écoute attrayante.

Scène & espace sonore

• Toccata & Fugue en Ré mineur – Jean-Sébastien Bach ~ Direction Camarata

La magie des effets stéréo Decca Phase 4 fait ici recette. La scène sonore se déploie correctement sur cette version de la Toccata & Fugue en Ré mineur de Jean-Sébastien Bach, transcription Léopold Stokowski et dirigée par Camarata. Les effets stéréo sont correctement établis sans pour autant que le panorama une extension infinie. La scène sonore est correctement aérée : on ne décèle pas d’effets de limitation ou de compression. Les plans sont à leur place sans toutefois donner un relief particulièrement marqué. Il est assez difficile de relever précisément les effets de profondeur de champ.
Le centre de la scène sonore est assez bien documenté, sans excentricités. Cela nous indique que les cellules font correctement leur travail.

Communication avec l’auditeur

Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)

Avec ce pressage en 45 tr/m de haut niveau, qui habituellement touche l’auditeur, on aurait pu s’attendre à une restitution « prenante », riche en émotions. Eh bien, ça n’est pas réellement le cas. Pas d’impressions fortes en perspective. En ce sens, cette platine est décevante et ne fait pas émerger la magie d’un disque vinyle lu dans de bonnes conditions.

La magie de la voix de Dominique Fils-Aimé est un peu absente. En perçoit pourtant une bonne diction, mais le côté humain n’est pas totalement au rendez-vous. Malgré la qualité des cellules employées, les câbles de modulation mis en œuvre du côté de la platine, j’ai eu le sentiment d’une forme de simplification du message sonore. Les petits détails qui agrément l’écoute, tels que l’accompagnement, les percussions, le jeu de contrebasse, sont présents, mais sont loins d’être mis en valeur. Les nuances sont limitées au strict minimum. Autant le dire : pas de grands frissons en dépit d’une douceur du message sonore caractéristique de l’écoute vinyle. Globalement, cette platine ne laissera pas de souvenirs mémorables.

 

Conclusion :

A l’heure du bilan, toute française qu’elle soit, cette platine n’a pas réussi à me convaincre. Elle n’offre aucun panache, aucune surprise. Sur ce créneau, la concurrence réalise des produits beaucoup plus aboutis et autrement plus perspicaces et musicaux. En clair, cette platine ne s’adresse pas aux audiophiles qui possèdent une belle collection de vinyles depuis des années et qui souhaitent les redécouvrir à travers un système audio de bon / haut niveau. La Chroma s’adresse davantage à ceux qui font éventuellement leurs premiers pas avec le disque vinyle et veulent compléter un système audio de tout début de gamme – un produit d’appoint en quelque sorte.

 

 

Prix : 399 € (05/2021)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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