Amplification numérique : Une évolution nécessaire ?

L’édito de Yves Ursch

AMPLIFICATION NUMERIQUE
Une évolution nécessaire ?

De plus en plus d’amplificateurs numériques apparaissent sur le marché.

Longtemps plutôt réservés au haut de gamme ou à la sonorisation de haute qualité, ils sont de plus en plus nombreux et attaquent le créneau du grand public.

Cette technologie numérique emportera probablement l’essentiel du marché dans quelques années, étant donné ses avantages pratiques, mais il subsistera longtemps des amplis analogiques transistorisés et peut-être davantage encore des amplis à tubes, chaque technologie ayant ses caractéristiques et ses fans …

Nous reverrons probablement ce qui s’est passé pour la lecture des disques : le CD a emporté l’essentiel du marché, mais on fabrique encore beaucoup de platines vinyl, qui apportent souvent un son plus « humain ».
Ce son « humain » n’est d’ailleurs pas sans défauts (usure des disques, bruits de surface, limitations de bande passante et difficultés de lecture sur disques usés ou mal gravés ; n’oublions jamais nos anciennes « souffrances » d’amateurs de 33 T )

Plusieurs essais d’amplis numériques parlent d’un son neutre et défini, quelquefois même chaud (j’ai lu « rappelant le son tube » pour un Yamaha ).
Mais i
I y aura probablement des restitutions variées, peut-être moins cependant que pour l’analogique…

Expliquons-nous :
( Reprenons l’exemple des platines )
Si vous écoutez en aveugle plusieurs platines vinyl, vous pourrez les différencier, car tout ce qui est en partie mécanique (platines, et enceintes surtout) a un son bien reconnaissable : irrégularités de la réponse en fréquence, résonances, traînage …
Par contre, si on écoute en aveugle (j’insiste!!!) des lecteurs de CD, et si les niveaux sont parfaitement égalisés (point le plus important), il est difficile de les différencier.

De la même manière, les amplificateurs numériques auront tous (sur le papier), des caractéristiques excédant celles de notre oreille, donc à la première écoute, ils seront très proches les uns des autres, comme deux lecteurs de CD bien réalisés sont proches (voir ci-dessus)…

Qu’en sera-t-il lors d’une écoute à long terme ? L’avenir nous le dira !

La question du protocole d’écoute (comparaison A/B instantanée ou écoute sur plusieurs jours d’un matériel pour bien s’en imprégner, avant d’écouter le second ?) nécessite un plus grand développement, et pourra être abordée ultérieurement dans un autre article…

Par curiosité, pour les audiophiles parlant l’espagnol, je recommande un site étonnant dont nous avons déjà parlé dans le forum, où sont réalisés de nombreux tests en aveugle (première méthode).
On est surpris de voir qu’en ce qui concerne l’amplification, il est difficile de discriminer en écoute aveugle des amplis transistorisés de prix très différents.
Par contre, si la technologie est très dissemblable (ampli à tubes 300B en classe A / transistors) les participants entendent la différence, même à niveau sonore égal.

Une remarque générale qu’on peut en tirer de ces essais, est que les audiophiles entendent beaucoup de différences lorqu’ils voient l’ampli ou le lecteur qui tourne, et que les réponses se dispersent complètement (souvent 50 % de réussite, donc au hasard) lorsque le test se fait en aveugle.
Dur, dur pour nous, audiophiles traquant depuis si longtemps les plus infimes différences sonores…

Voyez chez

… où d’ailleurs (humour) on vous invite à choisir à l’accueil entre la pilule bleue qui vous fera rester dans le monde merveilleux du marketting, où la magie est possible, et la pilule rouge qui vous fera entrevoir la vraie réalité plus triviale…

Bonne(s) écoute(s) !