AUDIOMAT – Convertisseur Maestro 3
Origine et réalisation : France
Convertisseur numérique / analogique
Bande passante : non spécifiée
Rapport signal/bruit : non spécifiée
Distorsion : non spécifiée
1 paire de sorties analogiques symétriques XLR
1 paire de sorties analogiques asymétriques RCA
2 entrées numériques S/PDIF Toslink
1 entrée numérique RCA,
1 entrée numérique XLR,
1 entrée USB 2.0 High Speed, Class 2 compatible, asynchrone,
entrée USB 2.0 PCM 32 bits / 384 kHZ DSD 2.8 Mhz 5.6 Mhz
1 entrée Ethernet PLUG and PLAY UPnPTM AV 2.0 / DLNA
Bit-perfect data transmission PCM & DSD
1 sortie numérique S/PDIF RCA : résolution up to 24 bits, sampling rate up to 192 kHz
C’est toujours pour moi un grand moment et un immense honneur de pouvoir tester un produit AUDIOMAT. Cette fois, ça l’est d’autant plus dans la mesure où le convertisseur MAESTRO 3 vient remplacer le « sublime » MAESTRO ² que j’avais eu le privilège de tester en juin 2012 avec le Drive D1 du même constructeur Voir banc d’essai.
Le MAESTRO 3 prend logiquement la succession du MAESTRO ². Le concepteur s’est fixé pour objectif de faire encore mieux que ce dernier au niveau des performances musicales, ainsi que sur les possibilités d’exploitation. Le MAESTRO 3 existe en deux versions : celle « de base » qui fait l’objet de ce test et une version « Référence ». Chacun d’eux peut recevoir en option une carte de lecture réseau avec entrée Ethernet ; ainsi le MAESTRO 3 devient un lecteur réseau à part entière.
Ce nouveau convertisseur est un véritable « concentré » de technologies : il adopte des composants méticuleusement choisis et triés sur le volet afin d’offrir à son futur propriétaire le nec le plus ultra en matière de traitement du signal numérique. Ce nouveau convertisseur est en capacité de traiter des sources numériques sous divers « formats », dont les plus récents. En effet l’intégration de la puce AKM4495 à 32 bits / 384 kHz implantée sur le circuit propriétaire permet la conversion de fichiers natifs 24 bits / 192 kHz et DSD 2.8 Mhz / 5.6 Mhz. La précision du convertisseur est donc de très haut niveau avec une résolution de 32 bits et une fréquence d’échantillonnage atteignant 384 kHz. Vous pourrez ainsi « lire » tous les fichiers codés en MP3, AAC – Lossless formats PCM : FLAC, ALAC, WAV, AIFF et Lossless formats DSD : DSF, DIFF.
Pour pouvoir bénéficier des nombreuses possibilités de conversion (tous formats), le concepteur ne s’est pas privé de garnir la face arrière des connecteurs idoines : 2 entrées numériques S/PDIF Toslink, 1 entrée numérique RCA, 1 entrée numérique symétrique XLR, 1 entrée USB 2.0 High Speed, Class 2 compatible asynchrone / entrée USB 2.0 PCM 32 bits / 384 kHZ DSD 2.8 Mhz 5.6 Mhz, 1 entrée Ethernet PLUG and PLAY UPnPTM AV 2.0 / DLNA Bit-perfect data transmission PCM & DSD. 1 sortie numérique complète également la face arrière.
Côté analogique, AUDIOMAT a doublé ses sorties ligne : la paire de RCA de très haute qualité directement boulonnée sur le châssis est complétée par une paire de fiches XLR qui trahit la configuration symétrique de l’étage de sortie.
Afin de ne rien laisser au hasard et garantir des performances « ultimes », le concepteur n’a pas lésiné sur ce qui pourrait apparaître comme de simples de détails de présentation. Les circuits sont insérés au sein d’un châssis entièrement en aluminium de 3 millimètres d’épaisseur qui repose sur trois cônes pour parfaire l’écoulement des vibrations. La face avant en aluminium d’une épaisseur de 10 millimètres contribue à accroître la rigidité et à éliminer toute forme de vibrations parasites. Même les parties peintes utilisent une « composition » absorbante dont l’objectif est de juguler toute forme de vibration résiduelle. Vous voyez bien que chez AUDIOMAT, le moindre détail compte !
La face avant est d’une sobriété de bon aloi. Cependant, elle se singularise par son écran tactile à 17 fonctions et 14 couleurs différentes. Cet écran sert en définitive d’interface utilisateur. Son ergonomie est très agréable à l’utilisation : bien vu et bravo. Sa luminosité est réglable jusqu’à extinction complète.
Derrière cet écran tactile se cachent plusieurs fonctions dont celle d’activer ou désactiver l’alimentation des entrées USB et réseau, ou encore configurer les filtres numériques et le mode de lecture DSD.
A la sobriété de cette face avant s’ajoute la classe et l’élégance qui tranchent quelque peu avec certaines productions concurrentes.
Chez AUDIOMAT, on commence par soigner l’alimentation. Le MAESTRO 3 reçoit une alimentation en boîtier séparé qui contient deux transformateurs, développés spécifiquement pour ce produit, d’une valeur unitaire de 100 volts ampères – de quoi « calmer » les turbulences du courant secteur et palier aux problèmes de rayonnement et de vibrations, et surtout asseoir le confort musical. AUDIOMAT précise que :
- La capacité totale sur les étages analogiques est de 268 000 microfarad chimique – 2 x 220 microfarad polypropylène,
- La capacité totale sur les étages logiques est de 60 000 microfarad chimique – 2 x 200 microfarad polypropylène.
De surcroît, les « capacités » au polypropylène sont réalisées spécialement pour AUDIOMAT !
Cette alimentation est reliée au convertisseur par un « cordon ombilicale » gigantesque, totalement blindé, et une prise qui ne l’est pas moins – le tout est réalisé sur mesure. Le courant est ainsi véhiculé afin qu’aucun type de perturbation ne vienne altérer les signaux numériques et analogiques, et amenuiser la musicalité.
Les sections analogiques, séparées de la carte numérique, ne font appel qu’à des composants discrets choisis et méticuleusement triés pour assurer une musicalité de « haut vol » que je vais m’empresser de vérifier. L’étage de sortie analogique est configuré en Classe A à fort courant et à couplage direct, avec un taux de contre réaction minimaliste.
La clarté des schémas laisse supposer que rien n’a été négligé en matière de logique d’implantation. Le montage est réalisé avec le soin habituel propre à AUDIOMAT.
Enfin, rappelons que le MAESTRO 3 peut être configuré en version Streamer le rendant totalement compatible avec les nouvelles méthodes et technologies « d’exploitation » de musiques dématérialisées dont la lecture en réseau ou serveurs distants pour le streaming en ligne.
Le constructeur propose une version Référence du MAESTRO 3 qui adopte (entre autres) une alimentation plus conséquente, soit 2 transformateurs faible induction de 350 volts ampères chacun.
ECOUTE :
Les tests d’écoutes ont été effectués avec à domicile avec le matériel suivant : Drive Audiomat D1, préamplificateur YBA Classic 3 Delta, bloc de puissance YBA Classic 3 Delta DT, enceintes acoustiques PEL KANTOR, câble numérique ESPRIT Celesta, câbles de modulation et HP ESPRIT Aura et YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.
CD utilisés : Tatum Mesterpieces volume 3 – Dardanus de Jean-Philippe Rameau – direction John Eliot Gardiner – La Folia de la Spagna par Gregorio Panagua – CD test NAIM Sambler N° 6 – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Ainsi parla Zarathoustra ‘’ de Richard Strauss – direction Lorin Maazel – Carmina Burana ‘’ de Karl Orff – direction Engène Jochum – Double jeux par Laurent Korcia – Sarabande de Haendel , etc….
SACD utilisés : 9 Symphonies de Beethoven par l’orchestre philharmonic de Munich – direction Rudolf Kempe (réédition Esoreric en SACD). – Fédérick Fennell conduct the music of Leroy Anderson – Mozart : concertos pour piano N° 20 et N° 27 direction Benjamen Britten / piano Clifford Curzon.
Je remercie les concepteurs d’AUDIOMAT qui ont bien voulu mettre à ma disposition ce convertisseur, ainsi que les Artisans du Son à Mulhouse pour le Drive D1 pour 3 mois afin de pouvoir réaliser ce test d’écoute dans des conditions optimales et vous présenter le résultat de mon analyse.
Maestro 3 : la grande classe
Le nouveau MAESTRO requiert quelques égards pour donner le meilleur de lui-même. Ainsi, et contrairement aux amplificateurs de la marque, il doit impérativement être installé sur les coupelles métalliques livrées d’origine. Il ne s’exprimera « pleinement » qu’au terme de 48 heures après la mise sous tension. Ces deux précautions étant respectées, je peux d’ors et déjà affirmer que le MAESTRO a tous les arguments nécessaires pour renvoyer une bonne partie de la concurrence dans ses buts.
Par ailleurs, ce test m’a également permis de refaire connaissance avec l’excellent Drive D1 du même constructeur et, par le fait, de pouvoir goûter aux joies de quelques SACD puisque ce Drive autorise d’en tirer le meilleur profit.
Le MAESTRO 3 apporte un souffle nouveau, un « vent » de fraîcheur que seuls les concepteurs scrupuleux du bonheur des auditeurs savent le faire. En « étudiant » à l’époque (06/2012) les caractéristiques musicales de son prédécesseur, je n’avais évidemment pas imaginé que l’on puisse réaliser un produit encore plus « puissant », tant le MAESTRO² m’avait alors impressionné.
Testé exactement dans les mêmes conditions, le MAESTRO de troisième génération franchit nouvelle une étape tout en conservant les fondamentaux qui font la réputation de la marque sur ce genre de produits. Si le MAESTRO² délivrait une musique de classe, le MAESTRO 3 nous met en face d’une musicalité de Grande Classe.
Que la lumière soit, et la lumière fut !
De par ses facultés d’analyse très éprouvées, ce convertisseur pousse la luminosité à un degré très élevé. Ne croyez pas que le MEASTRO se limite à accentuer le haut du spectre pour en faire émerger artificiellement les fréquences les plus élevées. Non, il ne s’agit pas de cela. Le MAESTRO traite avec bienveillance l’ensemble du spectre audible et s’attache à décortiquer toutes les informations présentes sur un enregistrement effectué avec rigueur et professionnalisme. On assiste alors à une musicalité à la transparence très cristalline qui rend les enregistrements plus réalistes et, par le fait même, totalement naturels.
A l’évidence, les SACD « font mouche » à tous les coups. Qu’il s’agisse des interprétations des symphonies de Beethoven dirigées par Rudolf Kempe « remises en forme » par Esoteric, ou d’enregistrements plus contemporains tels que ‘’ Celtic Spectacular ‘’ dirigé par Erich Kunzel, on réalise qu’avec le soutien du Drive D1, le MAESTRO 3 montre le chemin d’une musicalité riche en harmoniques, en détails, en nuances. L’incroyable pouvoir de résolution m’a permis de voir sous un jour totalement nouveau des œuvres qui je croyais connaître par cœur. Le MAESTRO 3 s’emploie à « dépoussiérer » ce qui viendrait occulter le plus petit détail, la plus infime « pulsation » musicale.
C’est réellement impressionnant d’observer la façon dont le MAESTRO s’applique à détourer les instruments, et surtout les groupes d’instruments sans dénaturer leurs timbres. Chacun d’eux prend sa place au sein de la scène sonore, et s’exprime de manière « calibrée ». Du flot orchestral, émergent non seulement des instruments que l’on croyait enfouis ou relégués au second rang, mais ce qu’il y a de fantastique est de « palper » les différents vibratos d’une section de violons et même lorsqu’ils s’expriment à l’unisson. Cette caractéristique est également vérifiable sur le jeu d’un violon solo (celui de Laurent Korcia), celle d’un violoncelle tel que celui de la Sarabande de Haendel, ou sur des grandes formations orchestrales.
La matérialisation hors pair : un critère sur le lequel le MAESTRO 3 excelle !
Les CD s’enchaînent pêle-mêle, et au fil des écoutes un critère reviens inlassablement : celui de la matérialisation. On détecte à chaque extrait les vertus du MAESTRO 3 à analyser le signal et à le traiter avec cette délicatesse signée AUDIOMAT aux fins de nous faire profiter pleinement de la « consistance » des instruments de musique. A l’image des amplificateurs de la marque, on remarque la texture charnelle, le corps et « l’envergure » que prennent ceux-ci. J’ajoute aussi que ce convertisseur n’en rajoute pas et que la caricature ne fait pas partie du vocabulaire de son concepteur / réalisateur.
Se sont les Masterpièces Volume 3 interprétées par Art Tatum, Lionel Hampton et Buddy Rich qui ont dans un premier temps attiré mon attention. La re-masterisation de 1990 de cet enregistrement de 1955 a été magistralement mise en œuvre ; elle nous met en « condition » pour savourer des extraits jazzy du meilleur cru. Les impacts et le jeu de balai sur la caisse claire sont étonnement réalistes. Les mêmes impacts sur la grosse caisse à la sonorité pleine sont d’une franchise et d’une présence qui corroborent le rythme et marquent le tempo parfois endiablé de certains extraits tel que Makin Whoopee.
On peut facilement remarquer que Lionel Hampton s’en donne à cœur joie pour faire « vibrer » son vibraphone. Il prend alors des couleurs extravagantes en matière d’extension avec une palette d’harmoniques et une texture particulièrement savoureuse. On perçoit fort bien l’impact des maillets sur les fines lames de métal et on appréciera au passage les « prestations » de Monsieur Hampton qui maîtrise à la perfection l’instrument sur lequel il s’exécute et exerce son art avec le talent qu’on lui connaît.
Quand à la « prestation » de Art Tatum, son talent est clairement mis en valeur par ce convertisseur qui « accompagne » le jeu de piano précis, articulé, léger parfois, rapide et fluide à souhait. Les innombrables variations qui en ressortent sont simplement exquises et « raisonnent » haut et clair.
Cette matérialisation « d’enfer » nous la retrouvons aussi sur les percussions qui ponctuent l’ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss – direction Lorin Maazel ou celles du Carmina Burana de Karl Orff – direction Engène Jochum. Il se dégage de ces deux extraits une grande classe, quelque chose de très « palpable ». Le dessin des percussions est retranscrit avec un poids doublé d’une matière et d’une consistance rares. J’ajoute que ces spécificités n’ont rien d’envahissant ou de vulgaire : elles sont simplement le reflet de la grandeur et de la candeur des œuvres citées.
Des timbres d’exception
Le moins que l’on puisse mentionner est que le MAESTRO 3 est « bien timbré » si je puis traduire ainsi ma pensée. L’équilibre entre les différents registres est cohérent : aucun registre n’est privilégié et, comme tout produit AUDIOMAT qui se respecte, le concepteur a veillé scrupuleusement à perpétuer la neutralité la plus absolue. Par ailleurs, le MAESTRO 3 se fait remarquer par une linéarité impossible à prendre en défaut.
• Les registres médium et aigu
Ces deux registres forment un ensemble homogène. Chaque fréquence se définit de façon singulière avec une forme « d’autonomie ». Les différentes fréquences se complètent harmonieusement pour reproduire, par exemple, les sections de violons et violoncelles à la texture soyeuse, extrêmement bien définie, qui aboutissent à un détourage du meilleur effet qui soit. Ce détourage, on le retrouve également et avec bonheur sur différentes « phrases » vocales dont on perçoit bien les nombreuses articulations et la qualité de la diction.
Enfin, je dirais que ce registre aigu s’affiche comme un zéphyr qui soufflerait un air musical très pur donnant cette « touche » si particulière aux cordes d’un violon soliste ou d’une section de violons. La texture parfois criardes de certains instruments de musique est ici transcendée ; elle laisse la place à quelque chose de velouté, de très fin, et de très lumineux à la fois. Les trompètes sonnent comme de vrais instruments en cuivre et n’ont pas du tout cette sonorité criarde procurée parfois par des convertisseurs en « manque de sincérité », y compris dans le haut de gamme.
• Le registre grave
Sur les fréquences graves et infra graves, ce convertisseur fait un « carton ». Non content de flirter avec les fréquences les plus abyssales, il se comporte sans altérations, avec une linéarité idéale, une tenue et une assise qui n’ont rien d’anecdotiques. Aucune boursoufflure n’est pas redouter, aucun flou ou autre forme d’approximation ne sont à redouter. Le MAESTRO 3 tient ses promesses et reproduit les fréquences graves avec une facilité et une lisibilité impeccables. Qu’il s’agisse d’une ligne de contrebasse, de basses électrique, ou celle des grandes orgues, « notre » convertisseur va explorer les soubassements – tel un sous-marin le fond des mers – avec une décontraction bluffante.
La lisibilité de la contrebasse qui illustre Valéria interprétée par le Modern Jazz Quartet est un exemple parmi d’autres destiné à bien illustrer les capacités à réagir de ce convertisseur dans ce registre et, qui fait parfois défaut chez certains produits concurrents. Par ailleurs, on arrive à suivre sans peine le mouvement de la main qui plaque les accords sur le manche de l’instrument, de même que le pincement de chacune des quatre cordes qui augurent des moments d’écoutes délicieusement agréables pour leur pertinence.
Scène sonore et présence
Royal ! voici le qualificatif qui me vient à l’esprit pour qualifier la prestance de ce convertisseur. Avec le MAESTRO 3, la musique semble se libérer – certains enregistrements que l’on croyait un peu « coincés » prennent tout à coup leur envolée, du volume, de l’ampleur, et la musique s’invite simplement dans votre pièce d’écoute, et, pourquoi pas, sous un jour nouveau. Bien évidemment les paramètres décrits au travers de ce texte renforcent la thèse d’une musicalité « enveloppante » et très communicative. Avec ce convertisseur il y a une part « d’innovation musicale » sur laquelle je souhaitais insister.
Je ne sais pas comment le concepteur s’y est pris pour donner l’illusion de l’ambiance d’une salle de concert ou d’un studio d’enregistrement, mais le résultat est là et va d’étonnements en étonnements. Bien au-delà de l’ampleur phénoménale relevée sur un grand nombre d’enregistrements qui s’y prêtent, je dois reconnaître que le positionnement des interprètes au sein de la scène sonore est magistralement « géré ». Tout ce petit monde « évolue » dans les trois dimensions avec une présence captivante au point que l’on arrive très facilement à les « cibler » et à imaginer leur gestuelle lorsqu’ils exercent leur art sur leur instrument de musique, ce qui renforce la sensation de leur présence à vos côtés.
L’organisation des plans se traduit une scène sonore bien structurée, construite avec beaucoup de soin, plaçant les différents plans dans l’espace de manière organisée. Cela m’a permis notamment d’observer l’image tri-dimensionnelle particulièrement stable et un sens de l’ouverture fabuleux.
L’écoute de l’ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss ne laisse aucune doute sur l’enveloppe de la scène sonore. L’introduction et le final à l’orgue atteignent ici des sommets que je qualifie de vertigineux : nous sommes réellement en présence d’un orgue de dimension réaliste, jamais en manque de souffle. Doté d’une énergie inépuisable, cet orgue délivre sa prestation avec une fougue et une présence doublées d’une orchestration de grande envergure.
MAESTRO, GRANDIOSO pour la dynamique, la rigueur et la réactivité
Quelques soient les extraits musicaux sélectionnés, j’ai bien senti que ce convertisseur était le fruit d’un travail de recherche méticuleux. Le MAESTRO 3 est sans aucun doute l’aboutissement d’une mise au point draconienne où l’approximation n’a pas voix au chapitre. La rigueur se décèle à chaque instant et cela se remarque aisément sur la dynamique et les signaux de grande amplitude. Les micro signaux ont également droit à un « traitement » privilégié et ne sont jamais relégués au second rang. Le MAESTRO 3 a une capacité hors normes à gérer les grands écarts de dynamique avec une aisance assez rarement rencontrée.
Ce convertisseur est vif comme l’éclair : avec lui les effets de traînage sont inexistants. Le MAESTRO 3 monte vite et bien en régime, sans bavure. On peut alors de qualifier de « pure sang » de la haute fidélité.
Le MAESTRO 3 est docile : il ne montre pas exclusivement le potentiel musclé dont il est capable; il réussit aussi la prouesse de valoriser le talent des artistes et le soin apporté à une prise de son bien intentionnée – l’unique objectif étant de vous faire apprécier votre œuvre musicale préférée.
Qu’il s’agisse de l’enchaînement des notes, des variations et des écarts d’amplitudes, ceux-ci sont toujours très contrôlés et confirment une rigueur sans faille – une constante chez le constructeur. Les sonorités ne sont jamais projetées : on décèle plutôt la « maturité » de ce convertisseur par sa cohésion d’ensemble et son époustouflante faculté à laisser la musique se déployer de façon naturelle, libre, spontanée, confortée par une spatialisation de « premier ordre ».
Communication avec l’auditeur : une source d’émotions totalement inépuisable
Par le CD Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek, ce convertisseur s’affiche comme un produit aussi proche de l’auditeur que la musique qu’il est chargé de reproduire. L’écoute de ce CD amène du plaisir bien sûr, mais également, et c’est chose rare, l’envie d’approfondir un style musical et sa qualité d’interprétation.
La formidable technicité du joueur de oud est ici à son comble. Le pouvoir de résolution qui caractérise l’ensemble MAESTRO – DRIVE D1 m’a permis d’appréhender et d’apprécier davantage le « déroulé » des notes au point de l’assimiler à celui d’une harpe. Ce constat est d’ailleurs assez nouveau, étrange même, dans la mesure où je connais très bien ce CD qui me sert pour mes tests habituels et, que c’est bien la première fois que j’arrive à cette conclusion.
C’est avec un immense plaisir que j’ai redécouvert en version SACD les concertos pour piano N° 20 et N° 27 de Mozart – direction Benjamen Britten / piano Clifford Curzon, et plus particulièrement l’incontournable ‘’ Allegro et la Romance du Concerto N° 20 ‘’ où le doigté de Sir Clifford Curzon procure de tels frissons dans le dos. On aurait dit que « les accents » du concerto pour piano tombaient comme une pluie d’argent, doublées par quelques notes brillantes et cristallines préparant une averse de musique. Mieux encore, « l’orage musical » qui allait éclater s’est manifesté par des effets prestigieux produits grâce à cette alchimie qu’est un mélange de légèreté et d’assurance du pianiste Clifford Curzon. Ce sens profond d’un tel réalisme a eu un effet très particulier sur moi. Vous l’aurez deviné, le talent du pianiste est ici formidablement mis en valeur. Il est expressif et communicatif – je ne crois me tromper en signifiant que le MAESTRO 3 y est pour beaucoup sur cette sensation.
Mieux encore, au fil des heures, des jours, des semaines d’écoutes, j’ai découvert que le MAESTRO 3 était un « guide » fiable qui vous emmènera dans un monde musical merveilleux. L’expression des 9 Symphonies de Beethoven par l’orchestre philharmonique de Munich – direction Rudolf Kempe (réédition Esoreric en SACD) résonneront pour longtemps dans ma tête. Ce convertisseur s’emploie à vous faire vibrer à chaque instant, sur chaque note, chaque inflexion, avec un perfectionnisme qui va loin. L’étoffe de l’orchestre, les envolées de violons, l’enveloppe des percussions n’appelle que des éloges sur les propensions qu’a ce convertisseur à donner du corps et une âme à la musique. Les impacts sont d’une précision inouïe : elles émergent du flot orchestral avec un détachement qui donne une dimension nouvelle aux œuvres du compositeur. Les ensembles de cuivres et les cordes se mêlent et s’opposent tour à tour formant ainsi des contrastes stupéfiants au travers de multiples couleurs tonales. Il est ici clairement démontré comment le prestige musical prend une signification.
Avec le MAESTRO3, vous pouvez être assurés que la musique respire naturellement, sans contraintes, que le cœur de l’orchestre bat à sa juste mesure. La haute résolution qui caractérise ce convertisseur est poussée à un point tel que l’on voit se dessiner aisément la posture de chaque musicien. Ce constat est particulièrement évident lorsque l’on se « met à table » pour goûter au jeu de violon de Laurent Korcia (double jeux). Au fil de chaque note, de chaque vibrato, le sentiment d’émotion grandit de seconde en seconde. Non content de s’impliquer totalement dans l’œuvre musicale, l’artiste nous fait profiter de son expertise technique et s’emploie à faire « chanter » son instrument en lui donnant le pouvoir de communiquer en direct et être en osmose avec son public. De son côté, le MAESTRO comprend parfaitement le message et s’attache à être un relai fidèle en matière de communication, avec pour seul objet de nous (vous) procurer des sensations hors du commun. Autours de Laurent Korcia, les autres instrumentistes prennent aussi leur place : le contrebassiste accompagne délicatement le violoniste, tandis que l’accordéoniste vient apporter sa contribution avec beaucoup de tact et une touche raffinement qui démontrent à quel point la haute résolution de ce convertisseur contribue à rendre les extraits de ce CD (et d’autres) tellement attachants, riches, et bouleversants de réalisme. Tout cela se déroule dans une ambiance chaleureuse et une atmosphère musicale d’une superbe fluidité. Une prouesse qu’il conviendra de bien avoir à l’esprit.
Conclusion :
Le convertisseur MAESTRO 3 n’est assurément pas un convertisseur comme les autres. En marge de sa construction soignée, et de sa mise au point effectuée avec la bienveillance que l’on connaît chez AUDIOMAT, cette machine vous transporte au pays de la musique réaliste et naturellement reproduite. Le contact avec les interprètes, leurs compositeurs, les instruments, l’ambiance des concerts ou des studios de prises de sons sont « phénoménales ». Ce convertisseur a tout pour lui; il fera date dans le monde de la haute fidélité d’exception – qu’on se le dise !.
Synthèse : | Musicalité : sublime Appréciation personnelle : totalement fasciné Rapport musicalité – prix : largement justifié |
Prix :
6900 € en version de base (04/2016)
8900 € en version Streamer